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Entre nous : Le fossé des inégalités dans le monde
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  Le challenger
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Un récent rapport de l’ONG Oxfam intitulé « Une économie au service des 99% » met en lumière les inégalités dans le monde. Ainsi, on apprend que 1% de la population mondiale détient « autant de richesses que le reste de la planète ». Selon un rapport de 2015 de la Banque Mondiale citée par Oxfam, seuls huit hommes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. L’économiste américain Thomas Piketty révèle qu’au cours des 30 dernières années, « le revenu de la moitié la plus pauvre de la population n’a pas évolué, tandis que celui des 1% les plus riches a augmenté de 300% ». Le document de l’ONG britannique souligne qu’au Vietnam, l’homme le plus riche du pays gagne en une journée ce que touche la personne la plus pauvre en 10 ans.
Le rapport note que « les inégalités croissantes menacent de disloquer nos sociétés ». Et que la situation dans les pays pauvres est complexe et préoccupante. Une personne sur neuf se couche toujours le ventre vide. Le document met en exergue le rôle des plus riches dans la crise des inégalités, la mise des grandes entreprises au service d’une élite, la pression sur les travailleurs, l’évasion fiscale, un capitalisme actionnarial outrancier et de connivence. Le rapport « Une économie au service des 99% » fustige une économie au service d’une minorité qui exploite la grande majorité des populations. Selon les recherches d’Oxfam, les grands gagnants de l’économie mondiale sont les plus riches.
En aucun cas, les dirigeants du monde ne peuvent éradiquer d’ici 2030 l’extrême pauvreté. On apprend dans le document d’Oxfam que les dix plus grandes entreprises au monde affichent un chiffre d’affaires cumulé supérieur aux budgets de 180 pays. « Le PDG de la plus grande société informatique indienne gagne 416 fois plus qu’un employé ordinaire travaillant dans son entreprise », peut-on lire dans le résumé du rapport qui fait cas de 100 milliards d’évasion fiscale dans les pays en développement. Les exonérations ne sont pas occultées.
Selon un rapport de Tax Justice Network, le Kenya perd chaque année 1,1 milliards de dollars en exonérations fiscales soit, près du double du budget de la santé et au moment où une femme sur 40 perd la vie en donnant la vie.
Au Mali, les exonérations sont devenues depuis plusieurs années une affaire juteuse entre des opérateurs économiques véreux et des cadres administratifs et politiques corrompus. Les exonérations sont détournées de leur objectif initial et le Trésor public se trouve sevré d’une importante manne financière qui pouvait servir à financer des projets d’investissements. Dans une interview accordée à nos confrères de la Télévision nationale, le Ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou Cissé, avait déclaré que la non maîtrise des exonérations plongerait l’économie dans une situation difficile. Le ministre Cissé a révélé qu’il y a deux ans, les exonérations étaient à 405 milliards. Cette somme importante, affirme-t-il, pouvait être investie dans des projets structurants.
Partout à travers la planète, les inégalités sautent à l’œil. Le cas des pays dit pauvres est encore alarmant avec une petite minorité qui s’arroge le droit de piller les ressources au détriment de la grande majorité, laquelle vit dans des conditions très précaires. Des politiques de lutte contre la pauvreté annoncées en grande pompe demeurent des vœux pieux. Les riches sont plus riches. Et les pauvres demeurent toujours pauvres.
Par Chiaka Doumbia
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