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France’ actu : La CPA doit-elle se substituer à la CPI ?
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  Le challenger
Fatou
© Abidjan.net par DR
Fatou Bom Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI)
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La Cour africaine de justice et des droits de l’homme devrait, très vite prendre la place de la CPI pour juger en toute souveraineté les Africains. Cela est d’autant plus nécessaire que la distribution de la justice dans un pays donné ou un ensemble de pays, est une question de souveraineté nationale. Les pays africains en totalité évoluent dans l’Union Africaine (UA). Laquelle a prévu l’activation de sa propre juridiction, dénommée Cour Pénale Africaine (CPA) pour pouvoir juger sans exclusive tous les citoyens africains qui seraient reconnus coupables de crimes. La CPI serait-elle considérée comme partiale, pour ne devenir qu’une « justice des blancs contre les noirs » jusqu’à ce qu’elle fasse l’objet de rejet ?
Beaucoup d’africains et d’Etats le pensent désormais. Lors du 28ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement à Addis Abeba, ils seraient même tombés d’accord pour une sortie collective de l’Afrique de la CPI pour activer la CPA. Cette volonté a eu l’assentiment d’une majorité écrasante de pays dont les dirigeants argumentent la nécessité pour les pays africains à la quitter pour de bon, en invoquant sa grande partialité pour n’avoir visé, depuis sa mise en service en 2002, quasiment que des Africains dont une quantité de dignitaires.
Ces deniers font constamment l’objet d’enquêtes et de poursuites judiciaires. Un cas flagrant d’empiètement de la souveraineté nationale des Etats africains est notamment, celui de la comparution des actuels Président et Vice-président du Kenya pour répondre à la Haye d’accusations de crime de génocide et de crimes contre l’humanité. Les africains détiendraient-ils à eux seuls la « palme d’or » en la matière ? Certainement pas ! Mais malheureusement, la CPI adopte visiblement depuis sa création la politique de « deux poids, deux mesures ».
Beaucoup de dirigeants occidentaux sont pourtant bien poursuivables pour des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité pour avoir été à l’origine des foyers de tension en Afrique ou ailleurs dans le monde (Libye, Mali, Irak, Syrie, Afghanistan, Yémen, etc.). Mais aussi et surtout, pour avoir constamment ordonné des bombardements aveugles causant la mort de civils innocents. Malgré tout, ces mêmes dirigeants occidentaux, à l’origine de ces bavures, ne sont jamais inquiétés par la CPI. D’ailleurs nombre d’entre eux ne pourraient être jugés par la « dite juridiction internationale ». Ce, du fait que leurs pays n’ont jamais adhéré au « Statut de Rome », alors qu’ils sont curieusement ses initiateurs mais aussi ses principaux bailleurs de fonds. Leur juridiction serait au-dessus de la CPI et capable de bien distribuer la justice à leurs citoyens. Par conséquent, leurs soldats qui seraient reconnus coupables de crimes contre l’humanité perpétrés sur le continent africain ont toujours échappé, pour ne répondre, au meilleur des cas, que devant des juridictions d’exception de leurs pays d’origine.
Le fait choquant est que, ce sont ces mêmes puissants dirigeants occidentaux, sous l’artifice des Nations-Unies, qui ordonnent toujours à la soi-disant juridiction internationale de poursuivre tel ou tel dignitaire africain qui ne ferait plus leur affaire. On peut, entre autres exemples, évoquer le cas du Soudanais El Béchir (un président en exercice contre qui la CPI a lancé un mandat d’arrêt sous le diktat américain), et de l’ancien président Libérien Charles Taylor qui purge actuellement sa peine de prison (les mêmes américains avaient en son temps obligé le Nigéria, sous peine de sanction, à le livrer à la CPI).
Mais puisque l’adhésion ou le retrait d’un Etat du « Statut de Rome », ne peut être collectif, le fait étant qu’actuellement la majorité des pays africains est en faveur de ce retrait en dit long.
Gaoussou Madani Traoré
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