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Bamako : Les chauffeurs de taxis augmentent les tarifs
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  Africadaily
Taxi
© Autre presse par DR
Taxi maliens
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Les tarifs des taxis sont de plus en plus élevés dans la capitale Malienne. Les chauffeurs affichent 2000 et 3000 FCFA, la course. La population est en colère et aucune décision n’est prise pour y remédier. Intrusion dans les gares de Bamako.
A la gare Sonef du quartier Faladié de Bamako, les taxis n’en sont pas à leur première hausse de prix. Le client est facturé selon le bon vouloir du chauffeur sans aucune grille préétablie. Les nouveaux dans la capitale se font régulièrement gruger. Le même parcours peut être facturé différemment à l’aller qu’au retour. La plupart des chauffeurs transporte un passager de Hamdallaye ACI (rive gauche de Bamako) à Faladié (rive droite) à 2.000 voire 3.000 FCFA. Au retour, le prix est différent.
Les chauffeurs ont pour prétexte les embouteillages ou la distance qu’ils jugent trop longue.
Le coût du taxi n’a pas toujours été aussi élevé à Bamako
« C’est dans les années 90, avec la crise économique qu’a connue le pays sous Moussa Traoré, que les fonctionnaires qui n’avaient pas perçu leurs salaires, ont mis sur le marché les taxis que vous connaissez aujourd’hui. » explique Amadoun, chauffeur de taxi depuis de longues années. Il ajoute : « Le coût était élevé parce qu’à la base ils ne transportaient qu’une seule personne à la fois, contrairement au premier model qui pouvaient transporter plusieurs personnes comme les « Sotrama » (minicar de transport). Peu à peu les chauffeurs ont tous abandonné le taxi populaire pour s’adonner à celui-ci qui est plus rentable ».
« Le problème dans notre pays c’est que rien n’affecte le malien, même s’il a mal, il est assis à la maison chez lui à bavarder. Or s’il y’a une grève que les autorités voient la colère de la population, elles peuvent agir », a estimé Badra, étudiant en deuxième année de logistique.
Certains clients pensent que le gouvernement doit prendre ses responsabilités et trouver une solution au problème qui ne date pas d’aujourd’hui. Les chauffeurs sont du même avis et formulent même des doléances. « Le gouvernement doit faire quelque chose pour nous les chauffeurs, ainsi on pourra faire un geste pour nos passagers. La vignette nous coûte à nous autres chauffeurs de taxis 88.000 francs CFA, je ne peux pas payer cette somme et transporter les clients à un prix dérisoire qui ne me rapporte pas ».
Pour Amadoun, le chauffeur sexagénaire : « Il faut que le ministère des transports réduise les tarifs des vignettes. J’ai été chauffeur au Burkina et les vignettes ne sont pas aussi chères pour les véhicules de transport« .
Kassim, lui, ramène la responsabilité aux chauffeurs. « Si on veut une baisse des tarifs de taxis, va falloir organiser le secteur du transport comme c’est le cas dans les pays où j’ai été chauffeur avant ici. Au Sénégal comme en Côte d’Ivoire, il y a des syndicats de chauffeurs de taxis qui luttent non seulement pour la cause des chauffeurs mais qui fixent des prix pour les différentes zones ».
La plupart des maliens préfèrent s’offrir leurs propres véhicules ou une moto pour les moins nantis. Les plus sceptiques pensent que la hausse des tarifs n’a aucune solution et plus vite les Maliens le comprendront mieux ils l’accepteront. Comme Maïga plusieurs usagers n’espèrent plus de grands changements.
« La situation actuelle avec les taxis n’est pas normale, mais les grands patrons ne réagissent pas parce qu’ils sont tous propriétaires de taxis. Ils préfèrent nous appauvrir encore plus nous les pauvres, pour s’enrichir grâce aux taxis qu’ils ont, au lieu de baisser les prix de ceux-ci ». se plaint-il.
Stéphanie Kouassi (avec Alerte info)
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