Nous avons tendu notre micro à Mountaga Dembélé, secrétaire général de l’Association des partants volontaires à la retraite (ATVR), samedi dernier à la Bourse du travail. Il a dressé un sombre tableau du régime du président IBK. « Tout le monde se plaint », a-t-il dit. Il a décidé de porter plainte contre le président IBK pour abus de pouvoir. Interview !
Que pensez-vous du mandat du président de la République, IBK ?
Depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, tous les Maliens ont pensé qu’IBK était un Malien, un homme de confiance mais c’est tout à fait le contraire. Il a démontré pendant les quatre ans, qu’il est étranger. Je me pose la question si IBK est réellement malien. L’erreur des Maliens a été de se rendre compte qu’il a trois nationalités : française, malienne et ivoirienne. IBK n’a jamais voulu présenter ses biens. Le problème de son avion, est qu’il n’a pas eu un prix fixe entre son ancien Premier ministre Moussa Mara et lui, or, un chef d’Etat ne doit pas mentir, il ne doit pas y avoir de quiproquo. Il devrait dire exactement le montant du coût de son avion. Le Mali étant un pays de croyant, le mensonge n’est pas malien. IBK a fait un abus de confiance aux Maliens, on doit porter plainte contre lui pour abus de confiance, parce que les 78% de Maliens ont voté pour lui. En tout cas, moi, Mountaga, je vais porter plainte contre IBK pour abus de confiance.
A propos de la croissance économique, on dit que c’est 5%. Le vérificateur général, Ousmane Touré, a été découragé, pour ce qui concerne les fonds détournés, plus de 840 milliards détournés, vérifiés par le Vérificateur, mais l’exécutif n’est pas en train d’arrêter personne. Qui a été arrêté ? Il y a l’impunité. Concernant son salaire, celui du président de l’Assemblée nationale et celui du Premier ministre… s’il était soucieux du bien être des Maliens, il ne devrait pas accepter des montants colossaux tout ça c’est du vol, de l’impunité et de l’abus de confiance. IBK a échoué. Ces marabouts qui l’accompagnent, je parle du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko et d’Ousmane Madani Haidara, ils ont intérêt à s’éloigner de ce pouvoir, parce que ce pouvoir n’a pas de pitié. Quand on est religieux, on ne va pas vers le luxe. On se retire et on dit la vérité à l’exécutif. Les religieux sont en train de faire le pouvoir d’IBK. Tôt ou tard, le peuple va se révolter parce que rien ne va. Concernant les accords de réadmission, ils ont signé. Il ne faut pas qu’ils essayent de tromper les Maliens, nous ne sommes pas des ignorants. Au niveau de la Bourse du travail, les 310 milliards des partants volontaires à la retraite ont été détournés par la transition, IBK et Amadou Toumani Touré. Nous avons exigé l’accord cadre et intenté un procès au niveau de la CEDEAO. C’est IBK qui a téléphoné à Macky Sall pour lui demander de déposer le dossier, parce qu’il y a entente entre Yacouba Katilé et le gouvernement. A présent, l’ATVR attend. Les compressés, les camarades de l’Huicoma, aussi, attendent la solution à leurs problèmes.
Et la question du Nord ?
Si ces gens au pouvoir ne sont pas clairs avec les Maliens, le Mali n’aura pas le bonheur et Iyad Ag Aghali va continuer à attaquer. Concernant le problème du Nord, il faut qu’on se dise la vérité, car, ce sont des gens qui ont été abandonnés par le pouvoir. Il faut se rappeler de la sécheresse, en 1972.
Le problème s’est donc généralisé dans le pays?
Tout le monde se plaint, combien de fois la Santé a fait grève… et les enseignants, les magistrats, les étudiants ? La corruption est intense, le coût de la vie est élevé. Donc rien n’est résolu par IBK. Il pilote à vue et on ne travaille pas. Lui-même, il va au boulot à quatorze heures, à seize heures, devant moi même à la Bourse du travail. Il n’ya pas de contrôle physique. Comment peut-on dire à quelqu’un d’aller au travail pendant que toi-même tu y vas à seize heures, dix sept heures. Nous n’avons pas de gouvernement, c’est malheureux. Le Mali est dans un abîme profond.