SociétéCherif Koné, président du Syndicat Autonome de la Magistrature : « Tout magistrat du SAM qui resterait chez lui après la suspension du mot d’ordre de grève est en illégalité »
Après plus de trois (3) semaines de grève illimitée (depuis le 9 janvier), le Syndicat Autonome de la Magistrature, à travers son président Chérif Koné a rendu public, le samedi 4 février dernier, un communiqué suspendant leur mot d’ordre de grève et appelant les magistrats à reprendre le travail hier lundi 6 février. Ce communiqué lu sur l’ORTM par le président du SAM a été rejeté en bloc par une partie des magistrats qui accusent ce dernier d’avoir trahi la base en suspendant leur mot d’ordre de grève illimitée qu’ils ont décidé de continuer à observer.
Dans le but de constater si l’appel du président du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), Chérif Koné a été suivi d’effet, nous nous sommes renseignés auprès des différents tribunaux de Bamako. Malheureusement, le constat est amer car partout où nous nous sommes rendus, on sentait encore l’effet de la grève. Le personnel administratif était présent sans les magistrats et l’on sentait la frustration chez certains usagers qui croyaient pourtant en la fin de la grève. Mais rien ne fonctionnait.
M.S, un usager était très furieux quand il a été orienté par le service d’accueil du tribunal de la commune V vers la commune III pour légaliser un de ses dossiers. Grande fut sa surprise de constater que rien ne fonctionnait là-bas également à cause de cette grève.
Le président du SAM Cherif Koné est intervenu une 2ème fois le dimanche 5 février à la télévision nationale pour inviter les magistrats à reprendre le travail. Le même appel a été fait par le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Me Mamadou Ismaïla Konaté à l’endroit des magistrats. Il a appelé les magistrats à suivre l’appel du président du SAM. Mieux, il les a même menacés de recruter d’autres magistrats s’ils continuent à jouer à la sourde oreille. Selon le ministre Konaté, les magistrats ont comme salaire de base plus de 400.000 FCFA. Et leur salaire peut atteindre les 530.000 FCFA si l’on y ajoute les indemnités. Toute chose qu’un magistrat a tenu à démentir. Car d’après lui, contrairement à ce que dit le ministre, leur salaire de base est plutôt de 200.000 FCFA. Et pour lui, cette révélation du Garde des Sceaux à la télévision nationale sur leur salaire est une violation du secret de salaire qui est punissable par loi.
Après notre constat malheureux sur le terrain hier lundi 6 février, nous avons contacté par téléphone le président du SAM, Chérif Koné pour avoir son impression sur cet état de fait.
Voici sa réaction : « Le préavis de grève qui avait conduit à l’arrêt du travail, ce préavis, je l’ai suspendu. Tout militant du SAM qui resterait chez lui sans un autre préavis déposé est dans l’illégalité.».