Les événements de Gao n’ont pas arrêté d’inspirer la classe politique malienne. Chacun est parti de ses analyses et de ses commentaires. Après la marche collective de l’opposition et de la majorité, le SADI (Solidarité Africaine pour et la Démocratie et l’Indépendance) était face aux hommes de médias pour donner leur analyse de la vie de la nation.
C’était au siège du parti sis à Djelibougou le Mardi dernier que le bureau politique national du parti a organisé une conférence de presse pour déterminer et expliquer sa position sur un certain nombre de points portant sur l’état actuel du pays, la situation de l’armée, les problèmes sécuritaires, les revendications sociales, l’emploi et le secteur foncier.
Sur toutes les questions, le principal animateur de la conférence l’honorable Dr Oumar Mariko, assisté d’Amadou Araba Doumbia et Nouhoum Keita adéveloppé sa conception.
S’agissant du foncier, le Dr Oumar Mariko dit qu’il ne parle pas de déception dans le cas du Ministre Bathily dans sa lutte contre les spéculations et les accaparements de terre. Il dit lui avoir proposé de travailler en partenariat. Pour le Dr Mariko, Me Mohamed Ali Bathily a voulu travailler solitairement, allant de plus en plus sur un champ politique. Ce que le président du SADI qualifie de ‘’commerce politique’’. Il dit que le SADI avait soupçonné cela depuis longtemps mais qu’il fallait éviter les aprioris. Oumar Mariko s’est dit écœuré surtout par le comportement de cette classe politique : « je n’ai jamais vu une telle classe politique, sans éthique, sans morale, sans rien du tout ». Il a fortement critiqué et condamné son ancien ami Bathily pour ses mesures consistant à revendre les édifices de l’Etat, avec des menaces d’expulsion.
Quant au départ du parti de la majorité présidentielle, Oumar Mariko a répliqué face à la déclaration de Bocari Treta qui estimait que le SADI est venu comme il est parti. L’honorable Mariko dira : « ça c’est l’expression achevée du mépris et de l’arrogance. Quand lui il passait des heures et des heures au téléphone pour chercher les gens du SADI, quand à la dernière rencontre il dit : « s’il vous plait ne prenez pas des dispositions tout de suite. Donnez-nous un mois nous allons vous répondre parce que ce que vous proposez, nous sommes entièrement d’accord avec…Nous avons attendu trois mois, quatre mois. »
Répondant à une question d’un confrère, Oumar Mariko a dit qu’il ne sert à rien qu’un Président de la République cache son bilan de santé. Il a cité le cas de Fidel Castro qui publiait son bilan de santé. Pour lui, nous sommes à la queue sur le plan sanitaire. Avant il y avait des communications, aujourd’hui, c’est le silence complet sur la vie du président, Mariko a déploré cela.
L’éloignement avec le RPM et même la majorité présidentielle est consommé. A entendre le Président du SADI, il faut mettre terme à la vie de ses anciens alliés : « Faisons-en sorte qu’IBK soit le dernier de ce mouvement démocratique à avoir le pouvoir et qu’il soit à son dernier mandat ! au moment où on soutenait IBK, on ne pouvait pas soutenir l’urd, pas possible, c’était les deux qui étaient au deuxième tour. On ne pouvait pas les soutenir pour des raisons évidentes. On a eu des conflits sérieux avec le FDR qui ne nous rassurait pas. Et pour nous, il ne fallait pas que le FRD passe et c’était une des motivations essentielles de nos militants. »
L’insécurité est le champ de prédilection d’un député qui a multiplié les interpellations pour trouver des réponses à des questions. Cette mission selon l’honorable, ne peut être assurée parce que, insiste-il, les primes de certains militaires sont coupées, ils sont mal logés, mal nourris et obligés de partir au front.
Le parti SADI s’est dit ouvert à débattre avec tous les partis mais la question de qui va prendre la tête sera l’obstacle qu’il faut dépasser, conseille le conférencier.
Badiala Keïta