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Mahamoud Dicko : l’état est allergique à l’islam !
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  le Figaro du Mali
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© aBamako.com par as
Grand Meeting au Stade du 26 Mars
Bamako le 12 aout a 10h. Grand rassemblement organisé par le Haut Conseil Islamique au Stade du 26 mars. El Hadj Mahmoud Dicko, Président du HCI.
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Disparu quelque peu des grands événements à caractère national, l’imam Mahamoud Dicko, un fidèle et historique allié du Président de la République, est au bord de la rupture et de la révolte. Il s’offusque du traitement que font les plus hautes autorités de l’islam dont il dit servir les valeurs envers et contre tous.Tout est parti des événements malheureux de Gao le 18 Janvier 2017 où un attentat suicide a occasionné plusieurs morts et blessés dans le camp du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination).
L’imam Mahamoud Dicko, ferme dans sa position contre la célébration du Maouloud, n’était pas à la grande messe de son coreligionnaire Chérif Ousmane Madani Haïdara organisée au stade du 26 Mars. Toute la République y était, avec tambours et trompettes, ministres et premiers ministres de toutes confessions confondues. Opposition et majorité y avaientaussi pris part.
Mais le président du Haut conseil islamique ne le dit pas, la colère le ronge et le regret le domine. Dans une interview qu’il accordée à notre confrère Kaou Djim qui est aussi son chargé de communication, Mahamoud Dickoa donné libre cours à son cœur. Il a dénoncé des choses normales mais aussi, il s’est rabaissé à un très bas niveau par ses conceptions, ses comparaisons et ses incitations.
‘’Le contenu de l’interview’’
Il introduit son intervention par des louanges à Dieu dont les décisions sont univoques et sans appel. Cela fait suite au décès de son ami, de son collègue avec lequel il partage les valeurs de l’Islam. Il s’agit de feu Sormoye Korobara, grand imam de Djenné, une ville historique en terme de culture et de pratique religieuse musulmane.
Le président du HCIM a fustigé la façon dont ses obsèques se sont déroulées. Pour lui tout a été saboté et ignoré par l’état de la base jusqu’au sommet. Pour l’imam, cela a trop choqué les musulmans mais loin de les étonner. Au dire du premier représentant des musulmans, tout ce que l’homme dira qui s’écarte de la vérité n’est pas important : « notre pays doit sa grandeur à la religion musulmane même si cela ne plait pas aux cafres, aux mécréants et aux hypocrites. Tout individu qui tentera d’aller à l’encontre de cela, tenter de déshonorer l’islam pour d’autres fins, subira la punition divine. » lance-t-il.
Clairement il mentionne la France et insinue des noms pour les mettre en garde. Il a attesté que la façon dont l’état gère cette crise, cette guerre, s’il ne revoie pas sa stratégie et ses dispositions, ça sera un échec cuisant. Pour l’imam, la guerre pour l’islam est une guerre pour Dieu, et combattre cette religion est un combat contre Dieu. Si l’Etat s’entête et s’encourage à bafouer, à minimiser et à reléguer au dernier plan l’islam, le pays sera méconnaissable. Il dit l’affirmer sans ambages et sans crainte.
Le constat de l’imam est déraisonnable et inquiétant. Selon lui, dans l’histoire du Mali, de tous les dirigeants qui ont eu la chance d’être à la tête du pays,aucun d’entreeux n’étaitintéressé par l’islam.Aux dires de Dicko, la religion, principalement l’islam, n’intéresse pas les autorités. Pour lui c’est un processus et une procédure de recolonisation qui en enclenché : « Notre pays qui est englué dans les difficultés n’a aucune politique de sécurisation à coté de celles de Barkhane et de la Minusma. »
La colère de l’imam s’est accentuée avec le décès de l’imam de Djenné. Et il donne un coup de pied à toute la République qui selon lui, a brillé par son absence aux obsèques de l’imam de Djenné : « Le gouvernement n’a pas fait de communiqué pour leur présenter ni ses condoléances ni apporter son soutien matériel ou financier. C’est nous qui avons rédigé un communiqué qu’ils n’ont même pas diffusé. Il n’y avait ni ministre ni adjoint ni préfet.Il est évident que ça a coïncidé avec les événements tragiques de Gao qui ont choqué tous les maliens. J’ai été contacté par les autorités le vendredi qui a suivi l’attentat pour participer à la prière collective, mais j’étais déjà en route pour Djenné et je leur ai fait savoir. A mon retour à Bamako, j’ai appelé le Premier Ministre pour lui faire part de mon irritation et de mon mécontentement. Il m’a répondu ceci : « Vous avez raison, nous vous remercions pour nous avoir rappelé ».
La moutarde monte et l’imam glisse sur un terrain qui n’en valait pas la peine. Il a fustigé toutes les décorations posthumes faites aux artistes et à d’autres citoyens peu ordinaires pour qui des obsèques officielles étaient organisées.
Il s’érige en défenseur convaincu de l’islam. Ils condamnent ceux qui critiquent les religieux, principalement les hommes politiques qui veulent qu’ils se mettent en marge de la gestion du pays. Que les musulmans se lèvent pour prendre en main leur destin. « Dans aucun pays du monde, les religions ne sont traitées au même pied d’égalité. Tous les musulmans maliens chôment à cause des 2% de chrétiens.Que les gens arrêtent de les provoquer et de bafouer la religion », insiste avec véhémence l’Imam Mahamoud Dicko.
Encore une faute lourde de la première personnalité de l’instance musulmane. Il s’agit de l’évocation d’un cas autre que celui d’un musulman : « comment comprendre que l’archevêque de Mopti, décédé en France, a été rapatrié à Bamako puis embarquer par avion pour Mopti. Il y avait lui le Premier Ministre, le Ministre des affaires religieuses et du culte et d’autres personnalités de ce pays sont partis pour assister à son inhumation. »Débordé de colère, l’absence de l’ortm aussi y était pour beaucoup.
Sans modération, le tempérament du leader islamique s’en va crescendo.Pour lui, les autorités sont allergiques à l’islam, elles veulent répandre le christianisme, le mettre au centre et au-dessus de tout. Dieu n’acceptera pas cela.Mahamoud Dicko affirme même que les musulmans sont très tolérants et ils ont accepté des choses qui ne devraient jamais l’être : « Nous avons accepté la laïcité du Mali autorisant toutes les religions,et ce qui se fait chez nous est différent de ce qui s’applique partout ailleurs. »
Son cœur ne raisonne plus et l’imam Dicko l’a prouvé par cette explication : « les non musulmans ne valent pas 2% dans ce pays. Ils ont le même quota que les musulmans qui sont 98%. Les autorités ne sont pas justes s’ils donnent les mêmes avantages à ces deux tendances mais nous n’avons pas considéré cela. Les catholiques ont le même nombre d’heure à la télévision, personne ne nous a jamais entendu protester. »
Sur un tout autre plateau, répondant aux questions de DAK sur Renouveau TV, l’Imam semble nostalgique de l’ère dictatoriale : « Parmi les 300 martyrs, aucun de ceux qui ont récupéré le pouvoir n’est concerné par les événements qui ont abouti à l’avènement de la Démocratie. Coup de semonce également à l’endroit de la presse malienne que l’imam a clachée. Pour lui, les partis politiques ont récupéré la presse. Il dit détenir la liste des radios, des journaux et des télévisions avec leurs promoteurs et ceux qui les financent. La presse doit faire lapromotion des valeurs socioculturelles de notre pays, mais hélas, au lieu d’informer, la presse désinforme.
Déplorant la répétition des coups d’états de 1968 à 2012, l’imam regrette que les maliens n’aient changé radicalement, ou tout du moins face à l’histoire.
A la question de leur implication dans le champ politique, l’imam rejeté totalement l’idée que les religieux veuillent exercer le pouvoir : « La politique est un mot étranger pour notre pays. Tout malien peut prétendre diriger ce pays. Plus loin, il confirme que si un imam peut apporter quelque chose dans sa commune, il faut le lui permettre. »Pourtant, plus tard, il déclare ceci : « notre vocation n’est pas d’exercer le pouvoir, le prophète a rejeté toute élection d’un imam pour des fonctions politiques. »
S’agissant du procès Sanogo qui reprendra bientôt, le président du HCIM répond avec facilité : « Amadou Haya Sanogo est un citoyen de ce pays, il doit être jugé conformément à la loi. Moussa Traoré a été jugé mais il n’est pas mort, il est encore en vie.»
Le temps reste seul juge des hommes, les arguments de Dicko pour certains sont fondés, pour d’autres, ce sont de propos graves qu’il n’aurait jamais dû tenir dans un pays à l’histoire religieuse exemplaire. Sans apporter de commentaire au quotidien des maliens, il a secoué et accusé le Président de la République dont il a contribué à l’élection. Mais le Président du HCIM il n’admet visiblement pas aujourd’hui que l’Etat et la religion soient dissociés.
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