L’Angola, ex-colonie portugaise, a acquis son indépendance du Portugal sous la direction du 1er Président Agostino Neto. Avec 39 ans de pouvoir sans partage en 2018, le Président angolais, José Eduardo dos Santos, 73 ans occupe le deuxième rang de longévité d’un Président au pouvoir. La palme du plus long séjour au pouvoir est détenue par l’indétrônable Téodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale, arrivé au pouvoir un mois avant lui en 1979. Membre du mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), le parti au pouvoir, il dirige le pays sans partage depuis 1979, l’opposition étant largement muselée. Il est aussi le chef des armées, du gouvernement, de la police et il nomme les principaux juges, ce qui lui donne un contrôle quasi-total sur l'appareil d'État.
L’annonce de son retrait a été faite devant le comité central de son parti, le MPLA, mouvement populaire de libération de l’Angola, en ces termes : « J’ai pris la décision de quitter la vie politique en 2018 à la fin de mon actuelle en 2017 », a déclaré le chef de l’État de 74 sans pour autant préciser pourquoi il comptait quitter la vie politique l’année suivante. Cette annonce à elle seule garantit-elle qu’il ne se présentera pas au scrutin de 2017 ? Malin qui pourra répondre à cette question. La Constitution angolaise ne prévoit pas d'élection présidentielle au suffrage universel, mais stipule que le président du parti vainqueur des législatives devient automatiquement chef de l'État.
Ainsi le comité central du MPLA s’est réuni pour préparer le prochain congrès du parti. Et c’est ce dernier qui doit désigner un candidat pour la présidentielle de 2017.
Cette décision est-elle consécutive à la crise que connait le pays ? Deuxième producteur d’Afrique de pétrole, l’Angola fait non seulement face à la chute des cours de l’or noir, mais aussi à des dissensions internes dans son parti. Le cours officiel du kwanza, la devise nationale, ayant perdu 35% de sa valeur en un an face au dollar. Cette crise économique menace la stabilité d’un pays toujours très pauvre qui détient notamment le triste record du monde du taux de mortalité infantile, selon l’ONU, avec 167 décès pour 1 000 naissances.
Sa famille est accusée de s’être considérablement enrichie, et sa fille Isabel est soupçonnée d’être la femme la plus riche d’Afrique. L’opposition le soupçonne de nommer son fils comme vice-président avant de démissionner.