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Art et Culture

13ème édition du festival sur le Niger : forces et faibles d’une activité qui doit éviter la routine
Publié le jeudi 9 fevrier 2017  |  Le Reporter
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Ségou, la cité historique et légendaire du royaume bambara de Ségou en son temps, et capitale de la 4ème région administrative du Mali, a accueilli, dans la semaine du 1er au 5 février dernier, la 13ème édition du festival sur le Niger. Cette année, la ville de Ségou a enregistré la participation de plus de 25 000 festivaliers, malgré la situation sécuritaire du Mali. Pendant 5 jours, Ségou a vibré au rythme du son et de la lumière. Pendant 5 jours, Ségou a été transformée en une véritable plaque tournante de l’économie, de la culture et du tourisme au Mali. Aussi, la capitale des Balanzans fut, pendant cette période, une école d’apprentissage et d’éducation, de l’art, de la musique, de la citoyenneté et de la cohésion sociale.
Sur le plan organisationnel
Au regard des choses, il est facile de comprendre que le festival sur le Niger a reçu dans son organisation pratique. Toutes les activités programmées ont été exécutées. Sur les trois sites du festival sur le Niger (centre culturel Korè, fondation festival sur le Niger, la foire internationale de Ségou), les dispositifs d’installation, de sonorisation, de lumière, ont donné l’allure d’un évènement parfaitement maîtrisé.
Pourtant, au fond des choses, beaucoup de lacunes ont été énumérées. Parmi elles, il faut noter le manque de places assises à la fondation du festival sur le Niger, pour les grands concerts. Cette situation a beaucoup gêné les festivaliers dans leur disposition devant la scène Da Monzon. Cette scène, comme d’habitude, était installée au quai des bateaux au bord du fleuve. Là, le problème ne se posait pas.
Aux lacunes, il faut ajouter le faible nombre de chaises à la fondation festival sur le Niger et au centre culturel Korè. Le prix unique de bracelets, à 10.000 Fcfa, pour toutes les nuits, est à énumérer dans les lacunes du festival sur le Niger. Certains festivaliers ne viennent que pour la seule nuit du samedi. S’ils doivent prendre le bracelet à 10.000 Fcfa, c’est déjà un problème. Toujours au niveau de la fondation festival sur le Niger, le manque d’espace de parking (motos et voitures) fut une des difficultés de l’organisation pratique du festival…
Sur le plan économique
Nul besoin d’affirmer que le festival est le baromètre de la relance de l’économie de Ségou. Pour cette 13ème édition aussi, la ville de Ségou a enregistré des entrées économiques considérables. Tous les hôtels de Ségou et autres dortoirs ont été occupés pendant la période du festival. Les stations d’essences de Ségou ont également fait de l’économie. Que dire des parkings installés çà et là, par des jeunes de Ségou, des vendeuses de brochètes assises aux portes d’entrée de la foire internationale de Ségou et à la fondation du festival sur le Niger. Alors, et les 120 stands de la foire occupés par les commerçants, artisans et autres ONG ou entreprises ? Personne ne peut démontrer jusqu’où le festival est économiquement utile pour Ségou…
Sur le plan social
Il faut être Ségovien pour comprendre que cette ville a été mouvementée pendant les 5 jours du festival sur le Niger. Au centre de la ville de Ségou, on pouvait apprécier la densité de la circulation, qui occasionnait parfois des embouteillages. Le nombre de voitures à Ségou explique aussi le nombre de personnes dans cette petite ville. Parmi ces personnes, on pouvait reconnaître toutes les provenances. Cette 13ème édition du festival sur le Niger a regroupé une quinzaine de nationalités. Des Européens, des Américains, des Asiatiques et des Africains ont cohabité pendant la période du festival. Vu les mouvements et la quiétude de ceux-ci, il était difficile de penser que cette ville vit une situation sécuritaire préoccupante…
Sur le plan sécuritaire
L’une des satisfactions de la 13ème édition du festival sur le Niger, restera, sans nul doute, la maîtrise de la situation sécuritaire. Beaucoup sont les Ségoviens, les festivaliers et même des organisateurs du festival sur le Niger qui avaient la peur au ventre. Une situation de terreur qui avait mis en doute la tenue de la 13ème édition du festival, surtout à quelques semaines de l’attentat du camp du MOC à Gao, où plus d’une centaine de personnes ont été tuées. Il fallait donc à travers cette 13ème édition du festival, relever le défi de la sécurité. À ce niveau, les attentes ont été comblées. Les agents de sécurité, porteurs d’uniformes ou en civil, ont contrôlé la sécurité à Ségou. Selon une source, il y avait 280 agents de sécurité programmés. Selon ce que nous avons constaté, ce nombre était bien visible. La police nationale de Ségou, la gendarmerie, la garde nationale, les agents de renseignements généraux se sont beaucoup donnés pour sauver le festival sur le Niger.
D’après un des agents que nous avons touché, ce travail, ils le font pour sauver les Ségoviens. Sinon, les organisateurs du festival n’ont vraiment pas débloqué autant de fonds de roulement. Il avait été convenu que plus de 4 millions soient injectés dans ce sens. Malheureusement, c’est seulement la moitié de cette somme qui fut dégagée. Par ailleurs, s’il est vrai que du côté sécuritaire, le festival sur le Niger fut une réussite, il faut dire que cela va aussi avec le bon sens de ceux-là mêmes qui sèment la terreur au Mali. En réalité, ces gens-là n’agissent pas pour après survivre. Ce sont des suicidaires. Donc, aucune barrière sécuritaire ne peut les arrêter. Ce qui veut dire que ces gens, avec qui nous sommes en guerre, ont écouté leur bon sens et laissé la 13ème édition du festival sur le Niger se poursuivre. Néanmoins, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Chapeau aux forces de sécurité du Mali, déployées pour la sécurisation des festivaliers.
Quant au discours de la ministre de la Culture
La cérémonie d’ouverture officielle du festival sur le Niger s’est tenue le jeudi 2 février 2017. Elle était présidée par Mme la ministre de la Culture, N’diaye Ramatoulaye Diallo. Dans sa généralité, le discours de la charmante ministre de la Culture a été bien apprécié. La ministre, dans son discours, a interpellé les organisateurs du festival, à impliquer davantage les Ségoviens et les autorités administratives de Ségou. Elle a aussi appelé les Ségoviens à accompagner Mamou Daffé, directeur fondateur du festival sur le Niger et son équipe. Elle a dégagé l’importance du festival sur le Niger dans le développement de la culture et de l’économie, à Ségou et au Mali.
Par contre, selon certains, la séduisante ministre de la Culture, N’diaye Ramatoulaye Diallo, ne devrait pas lancer un défi aux ennemis de la paix au Mali. Au lieu de lancer des mots de provocation, madame la ministre pouvait faire appel au sens de patriotisme de ces Maliens, ennemis aujourd’hui de la paix au Mali. Selon un adage bambara : «le village peut appartenir au chef du village, mais celui pour qui, la mort n’est rien, enfreint les lois du village». Les auteurs des attentats et autres tueries au Mali n’ont pas peur de mourir.
Ce qu’il ne fallait pas oublier
Fati Ganda, une dame qui, malgré sa maladie mentale, était de toutes les éditions du festival sur le Niger. Elle animait le festival à sa façon et était connue de tous. Elle a aimé ce festival, ses organisateurs ainsi que les autorités politiques et administratives de Ségou et du Mali. La mort l’a arrachée au monde de la culture. Il faut le dire ainsi, car cette brave dame était de tous les festivals du Mali. Malheureusement, voilà quelqu’un qui a été oublié. Elle a été oubliée par tous. Pourtant, il était facile de lui rendre un hommage quelque part dans le programme des activités du festival sur le Niger. Malheureusement, cela n’a pas été fait.
Ce qu’il faut saluer
Malgré la situation sécuritaire du Mali, beaucoup sont les festivaliers qui ont fait le voyage de Ségou. Parmi eux, il faut dire merci aux nombreux Européens, Américains et Asiatiques qui ont osé venir dans la cité des Balazans. Merci à eux d’avoir cru au Mali et aux Maliens. Avec la réussite de la tenue du festival, voilà que le Mali, à moins d’un mois après la tenue du sommet Afrique-France, vient de démontrer qu’il est possible de sécuriser le pays et que ce pays n’est pas une zone de terreur.
Ce qu’il faut combattre
Le festival sur le Niger n’est pas un espace de voyeurisme où cuisses et fesses s’entrechoquent en toute immoralité. Il est temps de prendre des mesures contre les jeunes filles qui se dénudent à moitié. À elles de comprendre que si cela ne cesse, le festival pourrait en pâtir.
Douba DEMBELE
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