La 23ème édition du FESPACO s’est offert un espace pour interroger la place des politiques publiques dans le développement du cinéma africain. Du 26 au 27 février 2013, la salle de conférence du Conseil burkinabé des chargeurs, a abrité le colloque sur le thème : « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». Dans le cadre de ce colloque, les ministres africains en charge de la culture, présents au FESPACO, ont rencontré les professionnels.
Le ministre burkinabé de la culture et du tourisme, le ministre de l’économie numérique, de la communication et de la poste du Gabon et le ministre malien de la culture, ont eu le 27 février 2013, un entretien avec les professionnels du cinéma africain. « On tourne en rond depuis des années. Le problème du cinéma africain est connu, c’est un problème d’argent », a indiqué Baba Hama, ministre burkinabé de la culture et du tourisme. Avant d’ajouter qu’il doute de l’absence des financements publiques dans le cinéma africain. En plus des nombreuses conventions de coopération sur le plan international, il a rappelé qu’un minimum est fait par la plupart des Etats africains pour la promotion de l’activité cinématographique. Le ministre burkinabé pense que les difficultés de financement du cinéma africains, tiennent du fait qu’il a été conçu pour satisfaire des fonctions sociales et non des fonctions commerciales. Mais, aujourd’hui, étant donné que l’Afrique n’est plus à se battre pour la reconnaissance de son cinéma, il a estimé que le temps est arrivé pour que les choses changent. « Le monde bouge, il faut qu’on mette en place des systèmes qui garantissent le retour sur investissement, si nous voulons que notre cinéma existe », a-t-il indiqué. Pour sa part, Bruno Maïga, ministre de la culture du Mali, a estimé qu’il s’agit de voir ce qui est en cours et d’envisager d’autres pistes de solutions pour résorber les difficultés. Selon lui, le Mali a tenu à être fortement représenté à Ouagadougou pour démontrer que contrairement à tout ce qui se dit, le Mali n’est pas à terre. « Le Mali est débout et présent à Ouagadougou avec 5 films de belle facture », a-t-il déclaré. En parlant du thème, il a indiqué que rares sont le cinéastes maliens qui ont fait des films sans l’appui de l’Etat, fusse-t-il minime. Il a annoncé l’institution d’ un fonds d’appui à la création cinématographique qui tarde à voir le jour parce que la politique nationale de développement du cinéma n’est pas encore adoptée. Le ministre gabonais a proposé l’adoption d’un cadre législatif et cohérent pour attirer des investisseurs étrangers. Un peu provocateur , Pierre Yaméogo a indiqué que loin de faire la promotion du cinéma Afrique, le FESPACO dans sa forme actuelle contribue à sa destruction. Selon lui, nulle part, on ne parle de business dans cette manifestation. « A chaque édition, personne ne nous dit combien de films ont été achetés et le nombre de producteurs qui se sont engagés avec des réalisateurs », a-t-il dénoncé. Pour sa part, Baloufou est révolté. « Nous sommes dans l’ère du numérique et nous continuons à réfléchir analogie », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’ils sont comme des musulmans avec des âmes chrétiennes. `