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Art et Culture

Parcours réussi : Arafan Diabaté dit Raphael, l’espoir rap malien
Publié le vendredi 10 fevrier 2017  |  La Sirène
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Le jeune rappeur est en train de concocter son troisième album. Plusieurs thèmes sont abordés dans les morceaux, notamment la mauvaise gouvernance, le népotisme, le favoritisme, la corruption, la sauvegarde de l’environnement etc…
Depuis plusieurs décennies l’expression musicale RAP s’est imposée et fut une percée considérable dans notre pays. Peu à peu elle retrouva une assise confortable non des moindres grâce à la détermination de ses précurseurs. De nos jours cette marque de fabrique musicale est devenue un phénomène de mode parvenu à détrôner tant de courants musicaux. Ils furent nombreux à avoir semé les graines contagieuses du RAP en terre malienne parmi lesquels on peut retenir le groupe Fanga Fing dirigé par Yeli Madi Konaté, le Tata Pound, le Zion B, les Escrocs, King Dadia etc…
Cette première vague de jeunes rappeurs ont su savamment mettre Bamako en ébullition à leur temps par la qualité de leur création musicale. Peu à peu le RAP s’est propulsé sur la scène nationale. L’audace des jeunes artistes alliés à leur talent ont été déterminant pour cette percée fulgurante. Du courage ils en avaient à revendre. Petit à petit ils ont admirablement élevé haut le drapeau de l’oralité. Ces jeunes rappeurs dénonçaient sans façon les tares de la société. Aucune parole ne leur brulait la langue pour transmettre les messages et dénoncer les abus inimaginables. Au niveau de la gestion de la chose publique, rares sont les acteurs et autorités qui furent épargnés. Leur force résidait dans leur capacité de dénonciation sans une once d’inquiétude. Peu à peu les RAP s’est popularisé au point que même les personnes de troisième âge tendaient l’oreille en déchiffrant le sens des mots qui coulaient droits de la création musicale.
Dans les années 1995-1996 en pleine adolescence Arafan Diabaté connu sous le pseudonyme de Raphael a rejoint l’écurie des jeunes rappeurs du Mali quand il était encore élève au groupe scolaire Mamadou Konaté. En milieu scolaire il aligna ses premiers succès lors de concours annuels organisé dans l’enceinte de l’annexe IPEG redevenu aujourd’hui le groupe scolaire Jean Richard de Bamako. Pendant trois ans d’affilé en 1996 1997 et 1998 il remporta successivement des victoires. Au terme de ses études il cultiva laborieusement sa passion pour le RAP et crée le groupe Positive Radia. En 2002 il sort un premier album au titre de « Farafina ». L’artiste multiplie les concerts à Bamako et dans l’ensemble des régions administratives du Mali. En 2003 il effectue une tournée avec Publi-Star. Deux ans plus tard son deuxième album au titre de « Xénophobie » sort. Dès lors il est sollicité pour des prestations. L’avenir commence à lui sourire. En 2013 le CNJ lui tend la main en vue d’animer les manifestations diverses dont les conférences et les congrès. Après trois ans de parcours il réalise qu’il s’était trompé de choix. Un artiste avant tout doit servir le peuple mais pas un système politique qui ne laisse aucune place à la jeunesse.
Ayant compris que le CNJ représentait un instrument politique au service du pouvoir, l’artiste claqua la porte et mis fin au contrat qui leur liait pour prendre son indépendance. Fort de caractère, il démissionna de ce poste pour tracer sa route.
En lui demandant sa source d’inspiration, il rappelle que tous les ingrédients sont sous la main, au Mali l’artiste n’a pas besoin de chercher loin. Il suffit de jeter un coup d’œil dans la rue pour s’apercevoir de la gravité du problème lié à la protection de l’environnement. De regarder les résultats catastrophiques des élèves pour avoir une idée sur l’école le fonctionnement de l’école malienne. Auteur, compositeur, Raphael a cumulé une foule d’expériences sur scène. Le jeune rappeur est en train de concocter son troisième album. Plusieurs thèmes sont abordés dans l’album, notamment la mauvaise gouvernance, le népotisme, le favoritisme, la corruption, la sauvegarde de l’environnement etc…
Avant la fin de ce mois le jeune rappeur prévoit la sortie d’un morceau phare de son nouveau album au titre sulfureux de : « Papa yé Président yé ».
Aboubacar Eros Sissoko
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