Bamako - Les signataires de l’accord de paix au Mali ont établi un nouveau calendrier prévoyant la mise en place avant la fin février de deux dispositions importantes de l’accord: les "patrouilles mixtes" et les autorités intérimaires dans le Nord, selon un document obtenu vendredi par l’AFP.
Ce document émane du "Groupe de travail" qui s’est réuni cette semaine à Bamako pour préparer la rencontre vendredi du Comité de suivi de l’accord signé en mai-juin 2015, en présence de la médiation internationale et de toutes les parties, a constaté un correspondant de l’AFP.
La réunion se tient un peu plus de trois semaines après l’attentat suicide jihadiste du 18 janvier à Gao, principale ville du nord du Mali, visant un camp de regroupement des formations armées signataires de l’accord de paix, en vue de l’organisation des "patrouilles mixtes", qui a fait près de 80 morts.
"Nous avons le devoir et la volonté de réussir ensemble", a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dont le pays conduit la médiation internationale qui a abouti à cet accord entre le gouvernement, les groupes qui le soutiennent et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg).
"Nous sommes tous attachés à cet accord, nous ne voyons pas d’autre alternative", a-t-il ajouté au début de la réunion, en présence notamment du chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif et du responsable de la direction Afrique du ministère français des Affaires étrangères.
Selon le document du Groupe de travail, l’installation dans le Nord des autorités intérimaires prévues par l’accord, constamment reportée, doit se dérouler "du 13 au 20 février".
Quant aux "patrouilles mixtes" entre militaires maliens, combattants des groupes pro-gouvernementaux et de la CMA, censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire, leur lancement doit s’échelonner à partir du 20 février.
"Les patrouilles mixtes démarreront à Gao le 20 février", selon le texte, puis "le 28 février à Kidal (nord-est), et à Tombouctou (nord-ouest), une semaine après".
A Kidal (nord-est), toujours contrôlée par les ex-rebelles, "le retour de la représentation de l’Etat et des services déconcentrés se fera concomitamment avec l’installation des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes prévues pour le 28 février".
En janvier, le Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé que "les retards continuels menacent la viabilité de l’accord", censé isoler définitivement les jihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en 2012.