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Médecine traditionnelle au Mali : Une pratique ancrée dans les mœurs
Publié le samedi 11 fevrier 2017  |  Aujourd`hui
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Depuis nos ancêtres, la médecine traditionnelle existe pour guérir toutes les maladies. Elle utilise les vertus médicinales des plantes qui se sont avérées très efficaces pour ces soins. Malgré les progrès notés au plan technologique et au niveau de la médecine moderne, plus de 80% de la population malienne, continuent d’avoir recours à la médecine traditionnelle. Est-ce une contradiction ou une complémentarité ?

Les tradipraticiens exercent une médecine traditionnelle basée principalement sur l’utilisation de méthodes traditionnelles exercées avec des éléments d’origines végétales, animales ou minérales. Plus de 80% de la population recourt en premier à la médecine traditionnelle, surtout dans les campagnes. Suite à de nombreux abus, tels que le surdosage, la décomposition de certains produits minéraux, etc. l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a réglementé en 2006 la médecine traditionnelle qui traite toutes sortes de maladies. Est-elle encore efficace ? Pourquoi malgré les progrès de la médecine moderne devenue accessible les gens continuent-ils à faire appel aux tradithérapeutes ?

Pour en savoir plus, nous avons interrogé Bourama Doumbia, tradipraticen depuis plus de trente ans au marché de para djicoroni. Selon lui, la médecine traditionnelle est beaucoup plus importante que l’on ne le croit car les plantes dont on se sert constituent également des ressources inestimables pour la santé. Il ajoute aussi qu’il travaille avec méthode car on ne peut pas soigner une maladie sans la connaitre et identifier les plantes devant servir de base du traitement. C’est pourquoi, toujours selon lui, on cherche à connaitre d’abord la maladie et ensuite on commence le traitement soit avec les plantes, la peau d’un animal, l’écorce d’un arbre, un liquide préparé ou même avec des maïs séchés. “On travaille avec tout ça” précise-t-il, avant de continuer : “On traite toutes sortes de maladies comme les infections, les maux de ventre et de tête, le paludisme, les problèmes sexuels, les maladies des enfants, les problèmes des artères, les courbatures, etc…”

“La médecine traditionnelle et celle moderne se complètent… “

Mais les patients les plus fréquents chez Bourama Doumbia sont les femmes et les enfants jusqu’à l’âge de 5 ans. Quant aux hommes, ils y vont, mais c’est rare, selon lui. “Cela ne veut pas dire que d’autres ne le font pas, mais je parle de ce que je connais”, précise-t-il. Il fera remarquer aussi qu’il reçoit chaque jour plus de 100 personnes “dont certaines sont renvoyées de l’hôpital et on les soigne et d’autres cas aussi nécessitent le traitement de la médecine conventionnelle et on les envoie à l’hôpital car il y a des cas que la médecine conventionnelle guérit plus vite que nous”. Il ajoute aussi qu’il y a même des plantes qu’ils utilisent, mais que les chercheurs ont modifié pour en faire des comprimés ou sirops, tels que le balembo, l’orange, etc. En conclusion, il pense que “la médecine traditionnelle et celle moderne se complètent car elles ont le même but, c’est à dire guérir les maladies afin de soulager les patients”.

Une santé garantie à 1000 Fcfa

Comme preuve de l’efficacité de la tradithérapie, Fanta Sangaré, une mère au foyer, affirme que chaque fois qu’elle accouche, elle a recours à la médecine traditionnelle pour le suivi des bébés car ça leur permet de grandir sans maladie et les dents poussent très bien et sans problème. Ils marchent tôt et tout va bien pour le mieux. En plus, selon elle, c’est beaucoup moins cher car à 1000 Fcfa elle une santé garantie pour son enfant.

Par contre, Kamba Keita, enseignante à Kati, pense que c’est un danger pour la santé car au lieu de guérir les maladies, la tradithérapie nuit des fois avec des cas de surdosage et d’intoxication, notamment avec l’ingestion de quantités de produits que le corps a du mal à absorber et cela peut créer d’autres ennuis de santé.

Ces aveux de Fanta et Kamba, comme d’autres qui ont été recueillis, amènent à comprendre qu’après tout, malgré les énormes progrès de la médecine et l’universalisation progressive des services de santé, il y a encore des gens qui croient dur comme fer que pour recouvrer la santé ou garder la forme, il faut passer chez le guérisseur du coin au lieu de taper à la porte d’un cabinet médical. C’est l’éternel bras de fer entre la modernité et la tradition. Encore que, en ce qui concerne les soins de santé, ceux qui mélangent les deux sont les plus nombreux. En effet, même si Fanta Sangaré va voir le tradipraticien pour son bébé, c’est bien à la maternité de l’hôpital ou du centre de santé qu’elle va accoucher.

Fanta Keita
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