Le président François Hollande a affirmé mardi que la France ne pourrait éventuellement intervenir dans la crise au Mali que dans le cadre de décisions prises par le Conseil de sécurité des Nations unies, qu'il a souhaité que les organisations africaines saisissent.
Le chef de l'Etat français s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue du Bénin Thomas Boni Yayi, également président en exercice de l'Union africaine (UA), à l'issue d'un entretien à l'Elysée.
Les deux dirigeants ont prôné le "retour à l'ordre constitutionnel" du Mali et la restauration de son "intégrité territoriale". M. Boni Yayi a aussi souhaité s'attaquer au chantier du "péril terroriste" dans la région.
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François Hollande a appelé de ses voeux "des efforts qui seront menés par les Africains eux-mêmes", via la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ou l'Union africaine.
La France n'interviendra que dans le cadre des "décisions que prendra le Conseil de sécurité" des Nations unies, s'il est saisi par la CEDEAO ou l'UA, a-t-il expliqué. "A mes yeux, le plus tôt sera le mieux", a estimé le chef de l'Etat.
François Hollande a précisé s'être entretenu à ce sujet avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO. "Nous ne voulons pas rentrer dans un processus d'ingérence", a-t-il insisté. Les deux dirigeants ont prévu de "se rencontrer dans les meilleurs délais", selon un communiqué de l'Elysée.
Le nord du Mali est tombé aux mains de rebelles touaregs laïques et islamistes fin mars à la suite du renversement du président Amadou Toumani Touré par un coup d'Etat militaire à Bamako (sud) le 21 mars. Les putschistes ont officiellement remis le pouvoir à un gouvernement de transition chargé de mener le pays à des élections mais les rebelles, dont Ansar Dine, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont annoncé samedi dernier leur fusion et leur intention d'établir un Etat indépendant dans le Nord. AP