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Dépôt des dossiers pour le recrutement dans l’armée: La fierté de souffrir pour intégrer son armée !
Publié le dimanche 12 fevrier 2017  |  Le Sursaut
Armée/Sécurité:
© aBamako.com par A.S
Armée/Sécurité: Cérémonie de fin de formation des brevets de la garde nationale.
Bamako, le 3 juin 2014. Des brevets de la garde nationale sont sortis de formation.
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Depuis plus de deux semaines le camp Soundjata Kéita de Kati 3e région militaire du Mali, au même titre que la cour de la direction des Transmissions et de Télécommunication, sise à Tomikorobougou et les différents centres désignés sont pris d’assaut par des jeunes, déterminés à faire le dépôt de leurs dossiers pour intégrer l’armée nationale. La souffrance des longues files ne fait point déchanter ces jeunots, piqués par le virus du métier des armes.
La nouvelle est tombée comme un cadeau de nouvel an. Celle du recrutement dans les différents corps de l’armée nationale de 5000 jeunes recrues. Dès la diffusion du communiqué du ministère de la Défense et des Anciens Combats à cet effet, une véritable effervescence s’est fait sentir au niveau de la jeunesse de Bamako et des capitales régionales de l’intérieur.
Tout travail cessant, ceux en âge de postuler, n’ont ménagé aucun effort pour acquérir les dossiers requis, conformément au communiqué largement diffusé sur les réseaux sociaux.
Au début de l’opération, deux handicaps majeurs avaient suscité de la peur chez les postulants. D’abord la mention relative à l’insertion au dossier de la copie légalisée de la carte NINA, pendant que la majeure partie d’entre eux n’étaient pas enrôlés. D’où une affluence importante devant les centres de délivrance des fiches NINA et les Mairies. Ensuite, l’acquisition des certificats de nationalité et de casier judiciaire, lorsqu’au même moment la grève des magistrats battait son plein.
Pour dissiper ces difficultés, le département de tutelle, sous la clairvoyance du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, ne tardera à trouver des palliatifs en donnant espoir aux concernés de postuler en attendant la fin de la grève des Magistrats. C’est ainsi qu’en lieu et place des pièces concernées, les candidats pouvaient fournir des ‘’attestations de déclaration sur honneur’’, légalisées, par rapport à leur statut pénal et leur nationalité.
Une procédure moralisée !
Il est de tradition dans notre pays que ces genres de concours dès la phase de dépôt des dossiers soient entachés d’irrégularités et de tricheries, mais cette fois-ci, le constat est tout autre. Il semble que les instructions données par le ministre de la Défense à cet effet, ont reçu bon écho de la part des agents chargés de la réception des dossiers. Dans les différents centres, les choses se passent dans les règles de l’art. Les postulants par ordre d’arrivée s’inscrivent, suivent les rangs et sont soumis à la présentation par pièce de leur dossier. En cas de manquement d’une quelconque pièce, le refus de la réception du dossier est systématique. Par contre pour ceux qui fournissent les pièces indiquées, leur enveloppe en pli fermé sera réceptionné en échange d’un ticket numéroté ‘’d’accusé de réception’’.
Cependant malgré des dispositions prises pour assurer la bonne tenue des dépôts, on déplore cependant quelques cas d’indisciplines dans certains centres. Et ce, de la part surtout de certains agents en uniforme, qui créent souvent le trouble pour tenter de déposer les dossiers des leurs.
Des couacs qui n’ébranlent pas la détermination des futurs soldats !
Malgré la crise sécuritaire que sévit notre pays depuis 2012, des images des corps des militaires tombés sur le champ, des jeunes veulent coûte que coûte enfiler l’uniforme de l’armée nationale afin de defender l’intégrité territoriale de leur patrie. Pour preuve, ils déposent leurs dossiers dans des conditions les plus déplorables. Karim Diallo, un jeune élève, d’une vingtaine d’années environ, les yeux rouges et le dossier sous le bras, dans les rangs nous témoigne d’avoir fait deux nuits successives dans le camp de Kati, sans atteindre le bout du tunnel, mais reste confiant qu’il y arrivera. Ce dernier déplore, cependant, le désordre ambiant crée par des porteurs d’uniforme, qui viennent souvent placer des gens venus en retard. Mais le jeune, déterminé à jamais, jure que rien ne l’empêchera à porter la tenue, car c’est son rêve.
« Je n’ai aucun parent militaire, mais j’ai confiance à la bonne foie des autorités de notre pays à nous donner la chance de porter l’uniforme pour aller protéger nos concitoyens au prix de notre sang, Inchalah ! » s’exclame Mamadou Wagué, diplômé de maintenance en informatique, mais postulant au corps de la gendarmerie. Qui supplie l’Etat à ne pas privilégier cette fois-ci les enfants des officiers.
Pour cela, M. Traoré Boubacar enseignant à la retraite nous a confié son cri de cœur en ces termes : « nous voulons l’égalité entre fils de militaires et fils de civils car nous sommes tous avant tout des Maliens et l’armée c’est pour nous tous. Personne ne vaut mieux que l’autre. Nous n’allons plus tolérés cette pratique, si l’Etat n’assume pas sa responsabilité nous allons régler ce problème à notre manière et d’ailleurs je suis même venu pour ça. Depuis plus de quatre jours mon fils vient et retourne avec son dossier sans pouvoir le déposer. Avec le chômage qui persiste dans le pays, nous espérons que nos enfants auront du salut dans l’armée où ils apprendront à devenir de vrais hommes afin de servir leur chère patrie. Mais hélas, nous ne savons vraiment plus à quel Saint se vouer ».
Certains estiment que les autorités militaires doivent penser à donner des opportunités aux volontaires qui décident de servir leur pays. C’est pourquoi qu’on ne doit pas les écarter au profit des fils et neveux de certains officiers supérieurs.
La décision du département de la Défense de prolonger le délais d’une semaine a été accueilli par les candidats, tous déterminés à prêter serment sous le drapeau national. Vive l’armée !
MAIMOUNA SIDIBE (stagiaire)
Le Sursaut du 13 février 2017
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