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Mahamadou Sidibé, président de l’association des revendeurs de téléphonie mobile : « Malitelda était le baromètre de l’économie de Bamako»
Publié le lundi 13 fevrier 2017  |  Le Sursaut
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Telle était la déclaration forte du Président de l’association des revendeurs de téléphonie mobile, Mahamadou Sidibé dans un entretien qu’il a bien voulue nous accorder, en vue, de nous faire part, des difficultés qui auraient été les leurs après la démolition de la dite rue, dans le cadre de la grande opération dénommé ‘’opération Bulldozer’’.

Le Sursaut : Dites- nous, qu’est ce qui se faisait à la rue ‘’Malitelda’’ avant sa démolition ?



Mahamadou Sidibé : la rue dénommée ‘’Malitelda’’ était un marché, sous forme de rue marchande de commerce de la téléphonie cellulaire, des accessoires, des applications et des matériels électroniques. Il y avait plus de 1000 jeunes, qui y travaillaient et qui contribuaient à améliorer l’économie du pays.

Parlez-nous des pertes causées par cette opération ?

M.S : les pertes sont énormes. Je peux présenter les pertes sous deux phases.

‘’Malitelda’’ pouvait être présenté comme le baromètre de l’économie de Bamako. Qui dit économie de Bamako dit forcement économie du Mali. Si on voulait savoir financièrement si ça allait à Bamako, il fallait faire un tour dans cette rue. Donc, si on voyait que les activités marchent bien, on pouvait dire que Bamako se porte bien et si elles étaient moroses, cela voudrait dire que les gens ne se portaient pas bien financièrement. Ça c’était du point de vue macro. Mais ce qui concerne les pertes individuels, d’abord en ce qui concerne Malitelda, en tant que tel, sa destruction nous a coutés cher. Ne serrait ce que les hangars qui coutaient 15 000 000FCFA, qui avaient été construits intégralement par la compagnie de téléphonie Sotelma-Malitel, sans compter les petits kiosques. On ne peut même pas estimer exactement toutes les pertes.

Vous savez, personne n’est contre la propriété de Bamako, mais il y a une façon de la faire. Ce qu’on est en train de faire aujourd’hui c’est n’est pas de la construction mais c’est plutôt de la démolition. L’Etat doit construire, assurer la sécurité de la population, donner de l’emploi aux jeunes. Mais ce que nous constatons maintenant dans notre pays c’est que l’Etat est entrain de contribuer au banditisme, au terrorisme. Il favorise la délinquance, parce que si lui-même, autorise la destruction des entreprises de plusieurs jeunes, qui par ailleurs, se sont débrouillés pendant plusieurs années à les construire sans pour autant donner des alternatives à ces jeunes. C’est très compliqué !

La meilleure façon, était de discuter avec les responsables des groupements de marchés de Bamako, proposer des places. Après quoi, ils pouvaient procéder à la démolition des anciennes places.

Vous savez il y a un adage qui dit que: « Avant de balayer les ordures, il faudra d’abord savoir ou est ce qu’on va les mettre ». Vous balayez les ordures sans savoir ou les mettre, vous n’avez rien fait ! Mais si le vent se lève, ça va encore les éparpillés et de façon très désordonnées. Donc il était important de dégager d’abord des préalables, avant de procéder à l’opération.

Quand est-il du recasement des revendeurs déguerpis aujourd’hui ?

Nous avons appris, que madame le Gouverneur, aurait dit, nous avoir donné des espaces à Darsalam et Torokorobougou. Ces propos n’engagent qu’elle, et cette déclaration est fausse. A quoi ça sert bon de nous donner un endroit que nous allons refuser ? On ne nous a pas donné d’endroit de recasement.

Le soi-disant ‘’espace de Darsalam’’ dont elle parle, ce n’est même pas elle qui nous l’a donné, puisque, cet espace nous l’avons reçu, suite à une négociation avec les autorités de la mairie de la commune III. Dans cette négociation avec la mairie de la commune III, nous avons expliqué l’ampleur des conséquences de l’opération de déguerpissement de Malitelda dans le délai aussi bref qu’avait fixé le Gouverneur Ami Kane.

C’est mesurant la portée de ces conséquences, que nous avons été saisis par la mairie pour nous proposer un petit espace à Darsalam. Ce petit espace aussi, en plus d’être un dépôt d’ordures, est traversé par un canal à ciel ouvert servant de passage des eaux usées de toute cette localité. Pour cela, nous sollicité l’accompagnement de la mairie afin de l’aménager. Du coup, la mairie s’est désengagée. Après, nous avons joint Mme le Gouverneur, par rapport toujours à l’aménagement de l’espace, elle nous a répondu très clairement que cela n’est pas son boulot.

En ce qui concerne le cas de Torokorobougou, elle dit, nous avoir donné une lettre pour nous offrir le marché de Torokorobougou. Ce n’est pas vrai !

Qu’elle nous indique, tout simplement la personne à laquelle, elle a donné cette lettre ?

Au tout début, le travail a commencé de façon directe, elle m’appelait au téléphone à chaque fois qu’elle avait une instruction à donner. Mais curieusement, quant il s’agissait de l’octroi du marché, elle dit avoir envoyé le document à la CCIM (Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali). Comme s’il y’a eu un quelconque problème entre nous. Pourquoi n’a-t-elle pas commencé avec la CCIM ?

Qu’avez-vous à ajouter comme message ?

M.S : Aujourd’hui, face à cette opération, qui a reconduit beaucoup de jeunes au chômage, qui pour autant, s’étaient parvenus à se construire une vie descente. Nous ne pouvons, que solliciter l’implication des plus hautes autorités, afin que nous puissions avoir un endroit à nous et de façon définitive. En le faisant, ils auront contribué, à la réduction du taux de chômage, du risque de banditisme, de terrorisme, lesquels maux fatiguent aujourd’hui notre pays.

Entretien réalisé par Moïse Keïta
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