Placée sous la présidence de la première dame, Keïta Aminata Maïga, la 14ème édition de la Journée Internationale de Lutte contre l’excision a été célébrée le jeudi 9 février dernier au Centre International de conférence de Bamako (CICB). Avec comme thème : « une loi contre les violences basées sur le genre, un facteur de protection des droits humains ».
A l’instar des autres pays du monde, le Mali a célébré, le jeudi 9 février dernier, la journée internationale de Lutte contre l’excision. Placée sous la présidence de la première dame Keïta Aminata Maïga, la 14ème édition avait pour thème cette année : « une loi contre les violences basées sur le genre, un facteur de protection des droits humains ». Les acteurs ont plaidé pour l’adoption d’une loi pour interdire l’excision, une pratique ancestrale qui cause des problèmes de santé aux femmes.
Pour le représentant de l’Unicef au Mali Fran Equiza tant que la question de l’excision n’est pas abordée juridiquement, tous les efforts fournis dans la lutte contre cette pratique risqueront d’être vains. Selon lui, parmi les filles de 0 à 14ans, sept 7% d’entre elles subissent une forme de Mutilation Génitale Féminine (MGF). Toute chose, qui dit-il, peut causer des blessures physique et psychologique graves chez elles. D’où l’occasion pour lui, de demander aux femmes d’abandonner cette pratique. Avant d’inviter le gouvernement à inscrire l’interdiction de l’excision au Mali dans une cadre légal.
A son tour, le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté a déclaré que les images projetées lors de cette cérémonie ont suscité en lui un sentiment de révolte. « Le corps de la fillette est devenu un objet de jeu, et l’on s’amuse avec en oubliant que c’est la femme de demain. Elle est violée, violentée et humiliée, la femme est bafouillée et pourtant on est incapable de s’en passer de la femme » s’est-il lamenté.
Avant de promettre qu’une brigade sera mise en place pour lutter contre les violences faites aux femmes et qu’un numéro vert sera ouvert pour permettre aux filles et aux femmes victimes de violences d’informer les autorités compétentes.
La ministre de le Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Sangaré Oumou Bah, a pour sa part souligné la pertinence du thème choisi cette année. Car dit-elle, au Mali aucune loi n’autorise la sanction des auteurs des Mutilations Génitales Féminines (MGF). D’où, selon elle, la nécessité d’adopter des lois pour lutter contre les violences basées sur le genre, dont les Mutilations Génitales Féminines.
Cependant, elle a rappelé que les autorités ont fourni des efforts dans le domaine juridique et réglementaire en adoptant la loi n°02-044 du 24 juin 2002 relative à la santé de la reproduction. Ainsi que l’adoption de la circulaire n° 0019 du 17 janvier 1999 interdisant la pratique de l’excision dans les établissements sanitaires et la lettre circulaire n° 0055-554 du Ministère de la justice du 12 octobre 2012 pour la prise en charge diligente des cas de violences basées sur lee genre dans les tribunaux.
Safiatou Coulibaly (stagiaire)