Après un mois de grève, les magistrats maliens ont décidé de reprendre le travail. L’annonce a été faite samedi soir, sur les antennes de l’ORTM, par Aliou Badra Nanacassé, vice-président du SAM (Syndicat autonome de la Magistrature), et Siaka Coulibaly, secrétaire général du SYLIMA (Syndicat libre de la Magistrature). Dans le communiqué conjoint publié par les deux syndicats, ils déclarent « suspendre la grève illimitée pour trois mois ». Et ils se réservent le droit de la reprendre « sans préavis », au cas où le gouvernement ne tiendrait pas parole dans le délai de 3 mois sus-indiqué.
Ce qui a été convenu
Les négociations ont abouti à un accord sur les points suivants:
* augmentation des salaires de 40.000 FCFA;
* augmentation de l’indemnité de judicature de 50%;
* augmentation de l’indemnité de logement 60.000, ce qui porte le montant de 50.000 à 110.000 FCFA avec la promesse d’y ajouter 15 000 FCFA en janvier 2018;
En revanche, il n’y a pas eu d’accord sur l‘ »indemnité de monture », c’est-à-dire de déplacement des magistrats. Selon le gouvernement, une telle indemnité n’est prévue que pour les agents de l’Etat servant dans l’administration rurale. Le gouvernement promet de commanditer une étude pour évaluer l’impact financier de la revendication des magistrats, lesquels seront avertis des conclusions en temps voulu.
Questions institutionnelles
Au sujet des questions d’ordre institutionnel, tous les points de revendication ont fait l’objet d’accord entre le gouvernement et les magistrats:
* adoption du décret d’application de la Loi sur la Cour Suprême au plus tard le 30 mars 2017;
* prise, avant le 30 avril 2017, d’un décret pour étendre aux magistrats les primes et indemnités octroyés aux autres agents de l’Etat;
* rélecture du statut de la magistrature ainsi que de la grille indiciaire : les expertises sont en cours et les magistrats seront appelés au mois de mai pour finaliser l’accord;
* adoption d’un nouveau programme de formation de l’Institut de Formation Judiciaire avec, à l’appui, des vidéoconférences;
* dotation du tribunal du commerce de Bamako et du tribunal de la commune 3 de Bamako de deux bibliothèques de 3000 ouvrages.
Reprise du travail
En contrepartie de ces accords, les magistrats reprennent donc le travail. A condition que les querelles entre syndicalistes ne se répercutent négativement sur la rentrée…