A l’issue des élections communales du 20 novembre dernier, on constate que la loi portant promotion du genre dans les fonctions électives et nominatives du Mali est entrée en vigueur. La preuve...
L’élection communale du 20 novembre 2016 était le premier scrutin électoral organisé en République du Mali depuis l’adoption de la loi n°052 du 18 décembre 2015 portant promotion du genre dans les fonctions électives et nominatives du Mali. Cette loi, une première après l’indépendance du Mali, visait à permettre à la gent féminine d’améliorer sa représentativité dans les instances de prise de décision. Grâce à ladite loi, les partis politiques ont pris en compte la présence des femmes lors de l’établissement des listes de candidatures.
Sur les onze femmes maires élues lors des communales du 20 novembre 2016, au moins trois ont été reconduites parmi lesquelles, deux sont à leur troisième mandat. Il s’agit de Mme Seck Oumou Sall de la commune urbaine de Goundam et Mme Kadidia Diawara de Dandougou Fakala. Mme Mamou Bamba de Pélégana entame son deuxième bail à la tête de l’équipe communale. Comparativement à 2009, le nombre de femmes maires a augmenté de trois. C’est le nombre de conseillères municipales qui a connu une véritable hausse. De 927 sur 10 772 conseillers municipaux en 2009, les résultats provisoires du scrutin du 20 novembre 2016 affichent 2 866 élues.
Au sortir des communales de 2009, il y avait neuf femmes maires sur les 703. Mme Maïga Salimata Dembélé, maire de Yougougnon dans le cercle de Koutiala a été sauvagement assassinée avant la fin de son mandat. Cette disparition tragique a ramené à huit (8) le nombre de femmes maires pour le reste de la mandature. « Il faut reconnaître qu’il y a eu une avancée. Il faut travailler à la sensibilisation et à l’information. La loi est déjà une étape mais une étape positive. Nous espérons avoir plus de femmes élues lors des prochaines élections », a souligné Marc Amougou, Conseiller principal du Projet d’Appui au Processus Electoral du Mali (PAPEM) au cours d’un atelier organisé le 8 février dernier par le Forum malien des médias et de la société civile, un organisme créé sur initiative de la Fondation Tiwindi.
Si ces résultats sont encourageants, il faut reconnaître qu’il y a des enseignements à en tirer. Les plaidoyers doivent être faits afin que les femmes soient davantage en tête des listes. Ce qui leur permet d’avoir plus de chance d’être maire. C’est à ce niveau que se situent les prochaines batailles des organisations féminines de la société civile et le Caucus des femmes conseillères du Mali.
Bintou Diarra, Stagiaire