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Rencontre banques-presse privée à Selingué : Reconstruire le pays, malgré d’énormes pertes d’argent
Publié le vendredi 1 mars 2013  |  Le Zenith Bale




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C’est pour la 3ème fois que les Banques et la Presse privée se rencontrent dans un espace d’échange fructueux. Pour cette 3ème édition, c’était à Sélingué, et l’ouverture fut présidée par le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, M. Tiénan Coulibaly en présence de nombreux PDG, DG et autres responsables de banque ainsi que de nombreux Directeurs de publication de presse écrite et de radio. C’était les 22 et 23 février. Le thème était révélateur : « Impact de la crise politico-sécuritaire sur l’activité des banques et sur le financement des entreprises ».

Organisée par l’Association professionnelle des Banques et établissements financiers (APBEF), en partenariat avec les associations représentatives et patronales de la presse privée (ASSEP, URTEL, GROUPE ; toutes représentées par leur président), cette troisième rencontre a réuni, outre tous les chargés de communication des banques et établissements financiers, plus de 40 directeurs de journaux et de radios, mais aussi des Directeurs généraux et Présidents directeurs généraux de banques et établissements financiers dont : Moussa Alassane Diallo (PDG de la BNDA, président de l’APBEF), Babaly BA (PDG de la BNDA), Modibo Cissé (DG de la BHM), PDG fonds de garantie hypothécaire Baba DAOU, Djouga Mady Keita (DGA de BIM Sa), DGA Seydou Oumar Waigalo entre autres. Egalement la présence remarquée du Directeur national de la BCEAO, M. Konzo TRAORE, du sous-préfet de Kangaré, M. Cissé ainsi que du maire de Baya Magath N’Diaye.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par trois interventions dont celle du maire de la commune de Baya, M. N’Diaye, qui, après avoir souhaité une chaleureuse et fraternelle bienvenue et un agréable séjour aux participants, a émis le vœu de voir ouvrir au plus vite des guichets de banque dans sa commune qui regorge d’énormes potentialités.

M. Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF, a tout d’abord remercié le Ministre Coulibaly d’avoir rehaussé par sa présence physique cette cérémonie d’ouverture.

Parlant du thème de la 3ème rencontre, M. Diallo a souligné qu’il s’agira pour les participants, au-delà des informations données par la profession bancaire sur les dommages subis par les banques et établissements financiers dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou, d’analyser les impacts, conséquences, ainsi que risques encourus par le système bancaire afin de disposer de solutions qui seront de nature à assurer un meilleur financement des entreprises en cette période de crise.

La troisième intervention aura été celle de M. Tiénan Coulibaly, ministre de l’Economie, des finances et du budget.

Dans son discours d’ouverture, le Ministre s’est dit comblé de noter l’existence d’un tel cadre de dialogue et de concertation entre le secteur financier et celui des médias. Toutes choses, estime-t-il, qui dénotent de la volonté des acteurs de participer à la promotion d’un environnement financier favorable au développement des affaires. Il a rappelé que la crise en 2012 a eu un impact négatif sur la mise en œuvre de grands projets et programmes de développement économique et sur celle des réformes structurelles même si les chocs extérieurs n’ont pas eu de conséquences significatives sur le système bancaire malien auquel les acteurs ont apporté une contribution financière de 200 millions de francs CFA et un prêt sans intérêt de 7 milliards de francs CFA comme réponse à l’appel du Président de la République en vue de leur participation à l’effort de guerre. Il a souhaité que les banques et la presse s’impliquent pour que cet espace soit profitable au Mali tout entier.

Après cette ouverture, place aux activités. Ainsi, ce jour vendredi 22 février, il y eut deux communications : celle de M. Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF » impact de la crise politico sécuritaire sur les activités des banques et sur le financement des entreprises « , et celle du Doyen Cheick Oumar Maïga plus connu sous le nom de Gilbert « Médias et institutions financières : la communication en temps de crise ».

M. Diallo, fera une évaluation des dommages subis par les banques suite à l’occupation des régions du nord du Mali par des groupes armés (saccage et pillage des agences), une évaluation des risques encourus par le système bancaire et des propositions de solutions de nature à assurer un financement des entreprises en cette période de crise.

Au bilan de la crise, le président de l’APBEF note que son organisation a pu rapatrier du Nord 74 agents sains et saufs. Si les banques ne déplorent aucune perte en vies humaines, l’ardoise des pillages reste toutefois salée. En effet, elle se chiffre à 2.091,38 millions au 30 avril 2012 de fiduciaires plus les dégâts causés ainsi que du matériel emporté, détruit ou brûlé, soit environ 17.768,62 milliards de francs CFA au total.

En dépit de cette perte non négligeable, le secteur bancaire malien participe activement au développement de cette partie du pays à travers des financements de projets et programmes initiés par l’Etat, les opérateurs économiques, les ONG et les bailleurs de fonds à travers des crédits à court, moyen et long termes, le refinancement des systèmes financiers décentralisés et des crédits de consommation aux particuliers, a-t-il indiqué. Toutes choses qui ont contribué à la promotion et au développement de nombreux secteurs.

Au nombre des défis imposés aux banques par la crise, le président de l’APBEF s’est étendu sur les pertes des encaisses détenues dans les banques, les dégâts matériels, l’exposition aux risques de provisionnement, les problèmes sécuritaires, le rétablissement de la confiance avec la clientèle.

PROPOSITIONS DE SOLUTIONS

Dans les perspectives et propositions de solution, le conférencier recommande le maintien et le renforcement de la stabilité du cadre macro- économique, la conduite d’une politique budgétaire prudente, l’amélioration de la gouvernance et la poursuite des réformes. Les banques préconisent en outre un appui du gouvernement au secteur privé, la création d’un fonds d’indemnisation des victimes, la soumission des banques à des normes de gestion reposant sur des règles prudentielles et la mise place d’une cellule de veille entre autres.

M. Diallo, président de l’APBEF dit, en toute modestie, qu’autant les banques maliennes ont contribué à l’effort de guerre, autant elles ont l’ambition d’apporter leur pierre à la reconstruction de notre pays.

COMMUNIQUER, C’EST ANTICIPER

« Secteur financier et médias : communication en temps de crise », sera présentée par le Doyen Cheick Oumar Maïga.

Pour lui, la gestion de la communication en période de crise passe par l’identification les instances de réflexion, de décision, de représentation; mais aussi, la désignation de celui qui parle, la fixation de son mandat et le rôle que peuvent jouer les médias. Il indique, la Com, c’est non seulement un système de défense mais aussi un appel à l’information.

Face à la crise, peu d’acteurs sont préparés. Or, c’est justement pendant la crise qu’il faut communiquer.

Une crise pourrait s’assimiler à un tremblement de terre à l’échelle d’une entreprise ou d’une institution. Elle la secoue, la déstabilise, donc démontre la vulnérabilité de l’entreprise ou de l’institution. Elle soulève de légitimes interrogations de la part de ses interlocuteurs internes et externes dans des mouvements d’esquive pouvant aboutir souvent au résultat contraire à celui escompté : plutôt que de calmer le jeu, ils frustrent l’opinion et aiguisent la curiosité des médias.
Il faut alors, conseillera-t-il, en période de crise :

- Maitriser l’information
- Savoir bâtir un scénario de crise
- Anticiper : un plan de com coordonné
- Riposter rapidement
- Prévoir un dispositif d’informations approprié
- Mettre en place des fichiers d’information standard.

Dans tous les cas, le dispositif de communication doit se caractériser par sa qualité, sa précision et l’assurance des messages.

L’idéal, selon lui, est que l’information soit traitée en temps réel et seul un suivi de tous les instants permet d’actualiser la stratégie d’information.

La Banque ne saurait se soustraire aux besoins et aux exigences d’information de ses partenaires et les médias sont des adjuvants et des amplificateurs, chambres et caisses de résonances, ils peuvent être également des filtres ou des miroirs de formants.

C’est pourquoi, ajoute-t-il, les relations Banque-Presse sont fondamentales. De leur nature dépendra la qualité de l’image de la Banque. Et c’est pourquoi aussi, il est indispensable de bâtir une stratégie sur le long terme et d’approfondir la collaboration.

Les deux communications ont fait l’objet de questions, débats âpres et contributions fructueuses des participants qui, au terme de la journée, ont mis en place une commission en vue de rédiger les résolutions et les recommandations de la rencontre qui a pris fin le samedi. Par la lecture des recommandations, résolutions et motions.

Vivement la prochaine édition !

B. DABO

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