Un scandale financier secoue actuellement la coopérative de l’habit de la gendarmerie. Les responsables de cette coopérative, en intelligence avec ceux de la mutuelle des gendarmes du Mali, ont détourné les 5000 Fcfa que chaque gendarme (environ 800) cotise mensuellement, depuis maintenant 13 ans. Après avoir raclé le fond des caisses, il ne resterait que 2800 Fcfa.
Selon des victimes de cette escroquerie, les personnes impliquées dans ce scandale financier se tapent la poitrine d’être protégées par deux hauts cadres au ministère de la Défense et des Anciens combattants, qui cherchent à obtenir un changement de commandement à la tête de la gendarmerie en vue d'étouffer cette affaire.
Parmi les personnes indexées, on cite le lieutenant-colonel Balla Koné, président du Conseil d’administration de la coopérative de l'habitat du gendarme et de la Mutuelle de la gendarmerie. En plus du PCA, d’autres noms sont cités, notamment celui du commandant Boubacar Diawara, mais aussi le capitaine Kotigui Samaké et le lieutenant Kani Moussa Kanouté.
Pour tirer les choses au clair, le Directeur général de la gendarmerie, colonel-major Satiqui dit Moro Sidibé, avec l’appui du ministère de la Défense et des Anciens combattants, et le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, a mis en place une commission d’enquête. Cette commission a engagé un cabinet d’expertise pour faire l’audit de la situation financière de la coopérative de l'habitat de la gendarmerie et la Mutuelle de la gendarmerie.
Après plusieurs mois de contrôle, le rapport de ce cabinet est effrayant. Un trou de plus de deux milliards de FCFA a été décelé durant 13 ans de gestion. Cette somme colossale était destinée à l’achat de terrains à usage d’habitation au bénéfice des gendarmes membres de la coopérative de l’habitat du gendarme. Au total, plusieurs années de cotisation de milliers de gendarmes sont parties en fumée.
Face à cette situation, le Directeur général a immédiatement saisi sa hiérarchie avec le rapport de l’audit afin de punir les auteurs et mettre dans leurs droits les victimes. Depuis le dépôt de ce rapport au niveau des deux ministères, en l’occurrence le ministère de la Défense et des Anciens combattants et celui de la Sécurité et de la Protection Civile, les auteurs de ce forfait ne cessent de faire des déclarations. Selon nos sources, ils affirment ne rien craindre et compteraient sur deux hauts cadres du ministère de la Défense et des Anciens combattants.
Il s’agit d’un ancien Directeur général adjoint de la gendarmerie, présentement au niveau du ministère, et d’un autre haut cadre. Ces deux hauts cadres veulent forcer un changement de commandement à la tête de la gendarmerie en vue d'étouffer l'affaire. Cependant, au niveau des deux ministères, certaines sources rapportent que la procédure suit son cours normal et que les auteurs seront punis conformément à la loi.
Du côté des victimes, gendarmes en activité, gendarmes à la retraite et ayant-droits (veuves, orphelins ascendants de défunts), on s'organise pour exiger la gestion diligente et transparente du dossier. Pendant que les incriminés se démêlent pour étouffer cette affaire.
Une assemblée générale de renouvellement de la coopérative et de la mutuelle est en cours de préparation, afin de dégager cette équipe et la mettre à la disposition des autorités compétentes.
K.T et Y.D