La semaine dernière, au lieu de légiférer, nos honorables députés, toutes affaires cessantes se sont mis en branlebas de combat contre un confrère de la place pour défendre disent-ils l’honneur bafoué de leur président Issiaka Sidibé. Les bureaux de l’Assemblée Nationale (A.N) et du Comité Syndical, dirigés respectivement par le jeune premier vice-président Moussa Timbiné et le Secrétaire Général Ibrahim Mahamane Touré se sont mis sur la ligne de front. Par contre on n’a pas entendu la réaction du chargé de communication du président de l’A.N ni celle du chargé de communication du Rassemblement Pour le Mali (RPM), parti dont l’Honorable Sidibé est le 6ème Vice-président. Pourquoi ? La question mérite une réponse, mieux une explication.
Pourquoi tant d’émoi dans l’Hémicycle parce qu’on a accusé le premier des Honorables d’un comportement peu orthodoxe? Pourquoi vouloir pour une question de dessous de ceinture, crier au complot contre la république ? Quand le très honorable bureau de l’A.N crie à la conspiration et que le bureau du comité syndical de l’A.N renchérisse : « Les propos publiés par le journal sont absolument dénués de tout fondement et sont de nature à porter gravement atteinte à la réputation de notre collègue et aux gardes en poste à l’Assemblée nationale.» N’est-ce pas ridicule ? Et que vient faire le syndicat dans ce mélimélo ? Est-il du patronat ou des travailleurs ?
Il y a de cela quelques années, un professeur de lettres avait défrayé la chronique parce qu’il avait donné à ses élèves un sujet de dissertation relatif à « La maîtresse du président » texte paru dans un organe de presse. Quoique le professeur ait eu des ennuis, on n’a pas pour autant crié « au complot contre la république ! ». Si, tant soit peu nos honorables avait interrogé l’histoire, aussi bien antique que moderne et même très récente, ils ne se seraient pas mis sur leurs grands chevaux pour une telle vétille. Comme aime à le dire l’autre : « sachons donc, raison garder ! ».
Le pays s’étiole. Aujourd’hui, il ne se passe pas un jour sans qu’il ait dans ce pays, assassinat, explosion de mines, enlèvement ou autres tueries de masse. Comment dans ce contexte, ceux qui sont supposés nous représenter peuvent –ils se laisser distraire pour une histoire de faits divers ? Ne pourraient-ils laisser la latitude à leur collègue de se défendre ? Sous d’autres cieux, c’est le premier concerné qui, en pareille circonstance, assure sa défense ou se démet. S’il ne le fait pas, ses pairs le poussent à la sortie pour ne pas entacher l’honorabilité de leur institution.
Par ailleurs, à notre connaissance, on n’accède pas à l’Hémicycle par concours de chasteté, alors, admettez Honorables, que l’un d’entre vous puisse avoir un moment de faiblesse malgré son âge, s’il est vrai que « le paradis de la terre se trouve entre les seins d’une femme » (proverbe arabe) et que « l’âge ne protège pas des dangers de l’amour » (Jeanne Moreau, comédienne française).