Dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines, le programme de développement zonal de World Vision Kimparana a célébré la Journée internationale de lutte contre l’excision sous le thème : « Une loi contre les violences basées sur le genre, un facteur de protection des droits humains ».
Instituée en 2003 par certaines organisations humanitaires dont celles de défense des droits humains, notamment ceux de la femme et de l’enfant, cette journée est célébrée chaque année le 6 février et vise à limiter les pratiques néfastes à la santé de la femme et de l’enfant. En raison des contraintes de calendrier, la célébration de la journée a été décalée de la date initiale et fixée au jeudi 9 février 2017 par les responsables de World Vision de la localité.
Mme Diallo Fatoumata Simbara, sous-préfet de Kimparana et marraine de l’évènement, a souligné au cours de son allocution que les résultats de l’Enquête démographique et de santé au Mali (EDSM-V) ont montré des taux de prévalence d’excision de 91% chez les femmes de 15 à 49 ans et 69% chez les filles de 0 à 14 ans.
Face à ces chiffres alarmants, les autorités, en plus de la commémoration de cette journée, multiplient les efforts pour protéger davantage les droits des couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants à travers la ratification de la convention relative aux droits de l’enfant, la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme, la création du Comité national d’action pour l’abandon des pratiques néfastes en 1999 et du Programme national de lutte contre la pratique de l’excision (PNLE) en 2002, l’adoption de la politique nationale pour l’abandon de la pratique de l’excision assorties des plans d’action.
Quant au manager du Centre de service de World Vision à San, Enoke Sidibé, il a surtout évoqué les résultats des enquêtes menées par son service dans les cercles de Bla, Koutiala, San et Tominian. Selon lui, ces résultats ont révélé certains défis de protection de l’enfant parmi lesquels la négligence de certains parents par rapport aux soins de santé et la prise en charge de l’éducation des enfants, l’exploitation ou les travaux domestiques excessifs dans certains ménages, le mariage précoce/forcé des filles, la négligence dans la prise en charge des orphelins, l’abus émotionnel ou la violence verbale faits aux enfants, la faible scolarisation des enfants et le non enregistrement de certains d’entre eux à la naissance.
Aussi, Enoke Sidibé a rappelé que World Vision a procédé le 6 février dernier au lancement panafricain de la campagne globale « Ensemble, éradiquons les violences contre les enfants » en partenariat avec l’Union Africaine à Addis Abeba, en Éthiopie.
Cette campagne vise à engager les décideurs et l’Union Africaine à prendre des engagements fermes quant aux mécanismes, aux investissements et à l’application des lois qui contribuent à mettre fin aux violences contre les enfants.
N. Camara
AMAP-San