Elu à la présidence du Comité Exécutif de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA Faso Djigui) lors du 2ème congrès du parti, Ibrahim Boubacar Bah était devant la presse le samedi 11 février 2017 au mémorial Modibo Keita. Aminé par une volonté farouche de rassembleur, il a promis la main sur le cœur d’entreprendre toutes les voix et moyens possibles pour permettre au parti de glaner des résultats éclatants.
Cette conférence d’après congrès a été mise à profit par le tout nouveau président Ibrahim Bocar Bah de se prononcer sur les ambitions du parti, de l’état de la nation, des résolutions du 2ème congrès et des perspectives de la mandature. « Notre ambition est d’inculquer les valeurs des pères fondateurs aux Maliens afin que le Mali redevienne ce qu’ils ont toujours voulu qu’il soit. Un Mali de paix, un Mali émergent, un Mali offrant des opportunités de succès à ses filles et fils, un Mali où il fait bon vivre», a déclaré d’entrée de jeu le président Bah. Avant d’ajouter : « Nous avons un certain nombre de valeurs qui sont pérennes. C’est sur ces valeurs que nous allons évoluer vers la modernité ».
A en croire le président Ibrahim Boubacar Bah, la formation politique qu’il a lourde responsabilité de conduire, est loin d’être un parti du passé, mais un parti qui va rétablir les valeurs, l’éthique et la bonne gouvernance que les pères fondateurs ont léguées.
Conscient de la lourdeur de la tâche qui lui a été confié et qu’il est en mesure de relever le défis grâce à l’équipe qu’il a mis en place, le président n’a pas manqué de signaler que l’UM-RDA est une vieille formation politique fondée par des hommes et des femmes dont le souci premier était de faire du Mali un pays émergent.
Se prononçant sur les conclusions issues du 2ème congrès du parti, le président a indiqué qu’elles seront prises en compte dans son programme de mandature dont « le socle sera les valeurs de leurs pères fondateurs et le souci de la bonne gouvernance. La restauration et la réhabilitation des valeurs morales, la politique de bonne gouvernance, le renforcement de la qualité des décisions de justice, la place des jeunes et les femmes au cœur des responsabilités économiques et financières »
Parlant de l’état de la nation, le président Boubacar Bah a laissé entendre que tout n’est pas parfait, mais qu’il y a bien eu des avancées réelles et substantielles, et ce, dans un contexte marqué par des difficultés. « Le pays est géré dans des conditions de situation d’exception marquées par des défis sécuritaire, économique par l’ampleur de la fronde sociale », a-t-il indiqué.
Bref, le nouveau président de l’UM-RDA n’a occulté aucun sujet ; il s’est prononcé sur beaucoup de questions cruciales de la nation partant de l’accord d’Alger qui semble avoir du plomb dans les ailes à l’organisation prochaine de la conférence d’entente nationale. Il a invité cependant les Maliens à tirer tous vers la même direction afin de permettre au Mali de se relever et de prendre sa place dans le concert des Nations.
Avant de conclure en indiquant qu’il place sa mandature sous le signe de faire de l’UM RDA un parti qui contribue à la promotion des femmes et des jeunes, à l’écoute des sages et à bannir la corruption.
Aliou Touré
Le président de l’UM-RDA, Ibrahim Bocar Bah, par rapport à sa gestion de la BDM-sa :
« J’admets que j’ai commis des erreurs, mais je ne suis pas un bandit… »
L’actuel président de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA Faso Djigui), Ibrahim Bocar Bah, est un économiste avisé qui a conduit à l’époque du régime de Moussa Traoré la Banque Malienne de Développement (BDM-SA). Sous sa présidence, l’Institution financière est tombée presque en faillite. A la faveur d’une conférence de presse d’après congrès de son parti tenue le week-end dernier, il est revenu sur sa gestion de la BDM en ces termes : « j’ai dirigé la BDM à une époque donnée ; lorsque vous analysez une situation, vous l’analysez toujours à partir de l’époque. La BDM faisait 85% de l’ensemble des crédits bancaires au Mali, les autres banques ne représentaient que 15%. Lorsque vous êtes confronté à ces genres de situation, vous êtes exposé à des risques. 80% des créanciers de la BDM étaient des sociétés d’Etat. Les sociétés d’Etat ont eu des problèmes, ce n’est pas moi qui gère les sociétés d’Etat. Quand les clients d’une banque ont des difficultés cela se répercute sur la banque. En 1985 ou 1986, la CMDT était le gros client, elle a eu des difficultés…qui ont joué sur la banque (…. ). Il y a eu des problèmes. La BDM avait aussi 10 milliards de crédit sur les fonctionnaires d’Etat…Vous avez vu que toutes les banques de développement sont parties en faillites, seule la BDM a pu être réhabilitée ; cela veut dire qu’elle a un fondement … Je ne dis pas que je n’ai pas commis des erreurs en faisant confiance à des gens qui n’ont pas répondu à cette confiance. Moi je ne suis pas un bandit ; j’ai eu à gérer, il y a eu des difficultés, l’outil était trop exposé…j’ai eu à payer des fonctionnaires sans que le salaire ne soit déversé dans la banque. Je ne minimise pas les erreurs commises mais c’était dans une situation très difficile. Je suis un honnête citoyen… ». No comment !
Aliou Touré