Elu, le 23 janvier dernier, lors du deuxième congrès de son parti, Ibrahim Boubacar Bah, le nouveau président de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA/Faso Djigui) a animé une conférence de presse, samedi dernier, au Mémorial Modibo Keita.
Un parti de rassemblement. C’est la principale ambition d’Ibrahim Boubacar Bah pour l’UM-RDA. La série de rencontres entamées, dès l’élection de son bureau, avec plusieurs partis politiques, aussi bien de la majorité que de l’opposition, s’inscrit dans ce cadre. «Nous avons commencé notre série de consultations par le Parti de l’Indépendance, la Démocratie et la Solidarité (PIDS), qui revendique avec nous l’héritage politique du président Modibo Keita. Notre vision consiste à créer une grande famille RDA au Mali. Il faut refaire notre maison pour éviter les cloisonnements», a indiqué le nouveau président, non moins ancien ambassadeur du Mali à Bruxelles.
Economiste avant d’être diplomate, Ibrahim Boubacar Bah est un homme pragmatique. La présence de son parti dans la majorité présidentielle et au poste ministériel qui lui est acquis depuis le début du régime IBK, ne l’ont, nullement, empêché de mettre en cause la Convention de la majorité présidentielle. «Plus de 100 partis dans la majorité qui n’ont aucun conseiller communal. Ce n’est pas normal. Il faut que les ‘’PME’’, c’est comme ça que j’aime appeler les petits partis politiques, puissent émerger», conseille l’ex Directeur général de la Banque pour le Développement du Mali (BDM-SA).
L’occasion a été mise à profit par le nouveau président, pour se prononcer sur la grogne sociale qui est de plus en plus fort. Surtout qu’en poste depuis deux ans, Diarra Racky Talla, l’actuelle ministre du Travail et de la Fonction Publique, est la présidente du bureau des femmes de l’UM-RDA. Depuis sa nomination à ce département, les grèves des travailleurs deviennent de plus en plus nombreuses et ont, de plus en plus de conséquences sur le quotidien des populations. Les nombreuses grèves dans les hôpitaux ou encore la fermeture des tribunaux pendant un mois a entamé le moral des Maliens. Pour le nouveau président du parti, qui dédouane son ministre, «c’est normal que les syndicats revendiquent. Il appartient au gouvernement d’apprécier ces revendications dans la mesure de ses moyens», a-t-il dit.
Le parti présentera-t-il, un candidat à l’élection présidentielle de 2018? A cette question, Ibrahim Boubacar Bah répond, en se montrant fidèle à son homonyme Ibrahim Boubacar Keita. «2018 est encore loin. Il faut travailler avec le président de la République pour mettre en œuvre l’Accord de paix et améliorer le quotidien des Maliens», a-t-il conclu.