Le Mali d’aujourd’hui est méconnaissable. Des pratiques autrefois donnant lieu au suicide sont devenues notre mode de vie. Nous n’avons plus honte. Nous n’avons plus peur de l’humiliation. Nous nous en fichons pas mal de nos progénitures, de notre entourage dans nos habitudes malsaines. Nous volons les biens publics, nous mentons, nous entretenons le favoritisme dans tout, nous passons le clair de notre temps à entretenir des relations sexuelles dans les services… Les pratiques, devenues monnaie courante, elles font de nos jours la fierté des acteurs. Ils le font à visage découvert sans moralité et sans craindre des sanctions ; les critiques émanant d’ailleurs, ceux qui les expriment sont considérés comme des jaloux.
Une de ces pratiques domine l’actualité. Il s’agit du scandale sexuel qui épingle le Président de l’Assemblée Nationale. L’affaire une fois annoncée par la presse, au lieu de primer l’esprit rationnel, étudier le sujet et en faire la problématique la menace, connue de tous, qui envahit l’administration malienne à combattre, les commis de l’Etat, pas les moindres, se sont mis dans la posture de sauver la tête d’un compagnon. Du coup, privilégiant le rang social au détriment de l’image du Mali.
Au regard de la gravité du sujet, si réellement l’accusé et ses compagnons estiment que l’information de scandale sexuel est fausse, ils devraient en premier lieu, pour épargner l’institution de la mauvaise image, suivre la ligne suivante. Saint Isaac devrait démissionner de son poste de président de l’Assemblée Nationale, porter plainte, préparer sa défense et prouver son innocence. Au lieu de cela, il reste à son poste, ne dit mot et confie la mission à certains qui ont du mal à convaincre. Ils font le combat au nom de nos institutions à travers des communiqués de condamnation. Ce qui est anormal car c’est un individu qui est accusé et non une institution donc il revient de droit à l’individu de se défendre. Le cas illustratif, c’est celui de DSK qui était au moment à la tête du Fonds Mondial International. Il a démissionné et a affronté la bataille judiciaire.
Issiaka Sidibé, il n’est un secret pour personne qu’il n’a aucune aura au sein de sa famille politique par-delà la classe politique à cause de ses comportements. Plusieurs fois, Issiaka a été menacé par les députés qui étaient prêts à le déposer. Arrogant, aucun respect pour ses prochains, spécialiste en dilapidation des ressources financières de l’Assemblée Nationale, intellectuellement sec, Saint Isaac est le Président de polémique dans l’histoire de l’Institution.
Les députés au lieu de se camper derrière Isaac dans ce dossier pour raison de sauver l’image de l’institution, ils devraient plutôt demander sa démission pour se défendre. C’est en cela que la logique de sauvegarder l’image de l’institution est rationnelle. Et s’il refuse, le plan B est de procéder à sa destitution. Car au-delà de l’affaire de scandale sexuel, d’autres actes encore graves incriminent Issiaka Sidibé dans sa gestion.
Le feuilleton est sensationnel, il continue et nous nous donnerons le devoir, dans le strict respect des règles de notre profession, avec le temps d’ouvrir un à un les dossiers et donner tous les détails sur la pratique mafieuse de l’accusé.