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Affaire de mœurs à l’Hémicycle: L’Assemblée nationale porte plainte contre le journal Figaro du Mali • Les Associations de presse se prononcent
Publié le vendredi 17 fevrier 2017  |  Le Républicain
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© aBamako.com par FS
Atelier de formation des journalistes sur la justice à l`INFJ
Une cinquantaine de journalistes ont participé à l`Atelier de formation sur la justice les 21, 22, 23 Novembre 2016 à l`Institut National de Formation Judiciaire (INFJ). Photo Birama Fall
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Hier, jeudi 16 février 2017, l’Association des secrétaires et attachés de direction a organisé un sit-in devant l’Assemblée nationale du Mali pour « soutenir le président de l’Institution l’honorable Issaka Sidibé et sa secrétaire Mme Konaté Djénéba Coulibaly ». Ce sit-in intervient après un article de presse paru dans le N°12 du journal Figaro du Mali en date du 07 février 2017, accusant le président de l’Assemblée nationale de liaison secrète avec sa secrétaire. Se sentant concernées parce qu’une secrétaire étant en cause, les membres de l’association ont organisé cette manifestation de soutien.

A l’issue de ce sit-in, les manifestants, une centaine, ont remis leur motion de soutien au premier vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable Moussa Timbiné. Après avoir reçu la motion de soutien, l’honorable Moussa Timbiné a fait savoir, « nous avons porté plainte », contre le journaliste Ammy Baba Cissé du journal Figaro du Mali. Ce dernier, contacté par nos soins, affirme que « s’il y a plainte, je ne suis pas au courant, je n’ai pas été informé ». Tout en défendant la liberté de la presse, les patrons des associations de presse reconnaissent le droit de tout citoyen de porter plainte, s’il s’estime lésé.

Après le communiqué de soutien du Comité syndical de l’Assemblée nationale, celui du Bureau du parlement, la semaine dernière, et la marche de soutien effectuée le mercredi 15 février 2017 à Koulikoro, l’affaire de mœurs à l’Assemblée nationale continue de faire des vagues. A cet effet, les membres de l’Association des secrétaires et attachés de direction étaient en sit-in hier, jeudi 16 février 2017 devant l’Assemblée nationale du Mali pour « soutenir l’honorable Issaka Sidibé et la secrétaire Mme Konaté Djénéba Coulibaly ».

Au terme du sit-in qui a duré près de deux heures de temps, la présidente de l’Association des secrétaires et attachés de direction, Mme Bocoum Salimata Ouattara a lu la motion de soutien qu’elle a remise au 1er vice-président du parlement malien, l’honorable Moussa Timbiné. « Longtemps éprouvé par une des crises sécuritaires des plus aiguës et pendant que le Président de la République appelle autour de lui les chefs d’Etat du G5 Sahel, pour tenter de couper les lacets des bandits déstabilisant notre nation, des soi- disants journalistes, en réalité des spécialistes de l’imagination stérile étaient à l’œuvre. Agissant en réalité en vrais terroristes utilisant le verbe et l’écrit, aidés par de puissants lobbies récupérateurs tapis derrière des sites internet délocalisés…», selon la motion de soutien lue par Mme Bocoum Salimata Ouattara.

Selon elle, on vise à déstructurer notre société, à couper les liens entre les citoyens et leurs dirigeants pour faire place au règne du vide et de la terreur, commente-t-elle. « C’est pourquoi, cette fois-ci, les Maliens doivent ouvrir les yeux pour chercher et traquer ces calomniateurs d’une nouvelle race », suggère-t-elle. Et c’est pourquoi, nous, membres de l’association des secrétaires et attachés de direction, au nom de l’ensemble des militantes et des militants, soutenons l’institution parlementaire et son président, l’honorable Issaka SIDIBE en lui réitérant notre confiance citoyenne, a-t-elle poursuivi. « Nous sommes et restons solidaires de toutes les actions qui seront enclenchées à tous les niveaux pour que justice soit rendue et de façon transparente à toutes les victimes innocentes de cette cabale et pour l’honneur de notre pays », a conclu Mme Bocoum Salimata Ouattara.

Ammy Baba : «Je suis serein... »
Après avoir reçu la motion de soutien, l’honorable Moussa Timbiné a remercié l’Association des secrétaires et attachés de direction d’avoir initié ce sit-in. «Nous sommes tous secrétaires », « Nous sommes tous Mme Konaté Djénéba Coulibaly », « Nous sommes tous Issaka Sidibé », a déclaré l’honorable Timbiné. Le parlementaire a aussi sollicité l’appui des religieux dans cette affaire. Il faut que l’Etat s’assume, a-t-il dit. «L’Assemblée nationale est en bloc derrière son président. Nous sommes derrière notre secrétaire. Nous avons porté plainte », a souligné l’honorable Timbiné. Des responsables de la représentation nationale confirment que trois plaintes (de l’Assemblée nationale, du président Issaka Sidibé et de la Secrétaire Mme Konaté Dieneba Coulibaly) ont été déposées au tribunal de grande instance de la commune I du district de Bamako contre le journaliste Ammy Baba Cissé pour diffamation.

De son côté, contacté, le journaliste Ammy Baba Cissé du journal Figaro du Mali, se dit « serein » et « le moral est bon ». Je ne suis pas au courant d’une plainte déposée contre moi, selon Ammy Baba Cissé que nous avons eu au téléphone hier dans l’après midi.
Réaction des responsables des associations de presse
Selon le président de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné, patron du groupe Renouveau, le sujet est un peu délicat. « Les gens ont le droit de porter plainte. Les poursuites sont individuelles et vont dans le sens de la démocratie. Mais, au nom de la Maison de la Presse, je vais contre les violences faites aux journalistes », a-t-il indiqué au Républicain.

Birama Fall, de l’Association des Editeurs de la Presse Privée du Mali (ASSEP), non moins directeur de publication du journal Le Prétoire, abonde dans le même sens. « Je n’ai pas de réaction particulière. Je n’étais pas à Bamako au moment des faits mais quand j’ai eu l’information, ça m’a fait sursauter. Tout ce qui concerne les mœurs, il faut être prudent dans le traitement. Je demande à mes confrères d’être prudents. Les intéressés sont dans leurs droits de porter plainte. C’est à la justice maintenant de trancher, et au journaliste de prouver qu’il détient des preuves. On est solidaire avec le journaliste. On est solidaire chaque fois qu’il y a atteinte à la liberté de la presse. On va suivre de près l’affaire », a déclaré Birama Fall.

Aguibou Sogodogo
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