Le président d’une institution de la République, qui plus est parlementaire, rabaissé au soupçon d’atteintes aux mœurs. Calmons le jeu, car une telle situation peut conduire loin, y compris à la démission – destitution- du responsable en cause, président de l’Assemblée soit-il. Pour le moment, l’affaire faisant l’objet d’une triple plainte devant le juge contre notre confrère accusateur, nous ne sommes pas aptes à dire « la chose est vraie » ou qu’« elle est fausse », mais à dire que la coupe est pleine. Non, nous n’allons pas sauter sur une affaire de mœurs légères à l’Assemblée nationale, pendant que le pays brûle au nord, au sud et au centre, et les hommes tombant par dizaines, par semaine et mois ; par centaines par année.
Et pendant que d’autres - des amis du Mali qui ont abandonné les leurs, leur pays- viennent en treillis ou non, mourir pour la paix au Mali ; aussi pendant que nos propres enfants de sang, nos frères de sang acceptent le sacrifice suprême pour un Mali fort et robuste dans le concert des Nations, l’heure n’est pas au divertissement. A Koulikoro, des électeurs de Issaka Sidibé ont manifesté leur désarroi, à Bamako, les membres de l’association des secrétaires ont manifesté leur solidarité envers leur camarade de l’Assemblée ; et enfin la plainte de l’Assemblée, c’est pour savoir la réalité et non pour défendre quelqu’un.
Le président de l’Assemblée nationale n’est certes pas exempt de faute, mais doit-il être au dessus de tout soupçon jouxtant la légèreté des mœurs, et lui en premier lieu doit être l’artiste de sa propre crédibilité, pour asseoir la crédulité chez les autres. Si la chose est avérée, pourrait-on s’interroger sur l’intérêt de la source à mettre une telle information à la disposition de la presse ; intérêt et bénéfice politiques ou défense candide des mœurs ? Le journaliste toutefois est dans son rôle, avec les risques que sa mission comporte. C’est la devise des journalistes.