Malgré sa forme étincelante, la pépite du Centre Yeleen Olympique de Bamako a été (presque à la grande surprise des amateurs du football) l’un des grands absents sur la liste d’Alain Giresse pour la Can “Gabon-2017“ (14 janvier-5 février 2017 à Libreville, Port Gentil, Franceville et Oyem). Tout comme Adama Traoré et Diadié Samassékou. Mais, Adama Niane s’est imposé dans l’effectif troyen (Estac Troyes, 4e de la ligue 2 en France) et se positionne comme un attaquant dont les Aigles auront du mal à se passer dans un futur immédiat.
“Je suis content d’être à Troyes. Je me sens très bien ici. Le club me fait confiance” ! Ce sentiment de confiance explique sans doute la forme étincelante qu’Adama Niane, une jeune pépite du Centre Yeleen olympique de Bamako, épouse depuis le début de cette saison (2016-2017) avec Estac Troyes. Ce club occupe présentement la 4e place de la Ligue 2 en France après 25 journées disputées.
Une position que les Troyens devront en partie à l’efficacité d’Adama Niane dont les statistiques sont impressionnantes avec quatorze buts marqués et trois passes décisives en 21 matches joués, dont 17 comme titulaire.
Comme le constatent de nombreux chroniqueurs sportifs, l’ancien Nantais est “un homme heureux”. L’attaquant malien n’a jamais eu sa chance avec les pros à Nantes. Mais, aujourd’hui, il est l’un des meilleurs joueurs de la Ligue 2 avec Troyes. Une belle revanche !
A 23 ans, Adama est le plus jeune des quatre Maliens évoluant avec l’Estac. Il s’agit de Charles Traoré (milieu de terrain), Mahamadou Ndiaye (défenseur) et Mamadou Samassa (gardien de but). Arrivé fin août 2016 dans “L’Aube”, Adama Niane a prolongé à Troyes jusqu’en juin 2019.
“Troyes a changé ma vie”, justifie-t-il dans un entretien avec la presse française. “Marquer des buts, on savait que le garçon en était capable. Pendant ses cinq années passées à Nantes, il n’a quasiment fait que ça. Souvent entre dix et quinze buts chaque saison en CFA 2, puis en CFA”, commente un confrère de l’Hexagone.
Curieusement, cet attaquant teigneux n’a quasiment jamais eu sa chance avec le groupe professionnel du FC Nantes. Selon les statistiques, il n’a joué que quatre matches officiels en six ans avec “Les Canaris”, dont trois apparitions lors de la saison 2014-2015 (L1).
“Chaque année, j’ai marqué une dizaine de buts en réserve. Je ne comprends toujours pas pourquoi je n’ai pas eu plus ma chance à Nantes”, s’était-il plaint un moment.
Il ne tardera pas à le savoir, car, à la fin de saison 2014-2015, Der Zakarian (coach des Nantais à l’époque) le pousse vers la sortie. “Il m’a dit dans son bureau qu’il ne comptait pas sur moi pour la saison à venir (2015-2016). Ça m’a fait mal. Il n’aimait pas mon profil peut-être”, se rappelle-t-il. Un choix qu’il a accepté malgré sa déception. “C’est le choix du coach, je le respecte. Je n’en veux à personne”, avait-il confié à des confrères français.
En fin de contrat en juin 2016, la pépite malienne prolonge son contrat d’une année, contre toute attente. “On avait besoin d’un attaquant en réserve. Je sais qu’il a prolongé à contrecœur”, avoue Philippe Mao, le coach de la réserve, qui lui est très proche. “Je me suis dit que je ne voulais pas faire toute ma vie en CFA alors j’ai décidé de partir”, confirmera-t-il.
Confirmer avec les Aigles du Mali
Courtisé par des clubs en Turquie, en Belgique et Tours (France), c’est finalement Troyes qui le séduit en lui faisant signer deux ans. Un choix judicieux, car Adama Niane s’épanouit et son talent explose à la face du monde.
Son ambition est d’être l’un des grands artisans du retour de l’Estac de Troyes en Ligue 1 française à la fin de cette saison. Et le “Soulier d’or” du meilleur attaquant de la Ligue 2 serait la cerise sur laquelle il ne va pas sans doute cracher sur ce gâteau.
Son souhait, c’est aussi de retrouver la place qui lui revient dans l’effectif des Aigles du Mali pour la suite des éliminatoires de la Coupe du monde “Russie-2018″ et le début celles de la Can “Cameroun-2019″.
“C’est une question d’équilibre et de poste… C’est un choix par rapport aux attaquants du même poste qui ont aussi brillé dans leur club… Les attaquants qui ont été pris sont des joueurs expérimentés. C’est le cas de Kalifa Coulibaly qui, en plus de briller en première division, brille également en Coupe d’Europe comparativement à Adama Niane qui évolue en 2e division”, s’était défendu Alain Giresse pour justifier son choix de ne pas appeler le Troyen au Gabon.
Se refusant à commenter ce choix, il avait répondu de la meilleure des manières en se donnant à fond avec son club. “Il attend son heure en travaillant rigoureusement et consciencieusement pour être au rendez-vous le jour où l’encadrement technique se décidera à l’appeler en sélection nationale senior”, indique l’un de ses proches.
Le garçon avait fait ses preuves avec les Aiglons à la Can de la catégorie en Algérie. On se rappelle de son but (le seul de la rencontre) marqué au match d’ouverture du Mali contre le Nigeria.
Et par la suite, il avait joué la Coupe du monde U-20 avec les Aiglons en Turquie. Basé à Gaziantep, le Mali avait été éliminé dès le 1er tour avec deux nuls et une défaite. Malgré son talent et sa détermination, Adama Niane n’avait pu changer le sort parce qu’il était très mal à l’aise dans le schéma tactique ultra-défensif mis en place par Moussa Kéita “Dougoutigui”, le coach à l’époque.
En mai 2016, Adama Niane était aussi le capitaine des Aigles olympiques (U23) au tournoi international de Toulon et avait marqué deux buts en trois matches. On se rappellera toujours de son “lob astucieux” contre la France. Une prouesse qu’il a failli récidiver, en touchant la barre en seconde mi-temps sur une action similaire.
Des surprises, la pépite du Yeleen olympique de Bamako en réservera toujours au public sportif. A condition bien sûr qu’on lui donne sa chance et qu’on lui fasse confiance !