Depuis plus de deux ans, les travailleurs de la société Diamond Cement Mali vivent un calvaire. La liste de leurs droits bafoués s’allonge de jour en jour. La société est en flagrante infraction. Face à ces irrégularités, les autorités jouent à la politique de l’autruche.
Nul n’est au-dessus de la loi, dit-on. La société Diamond Cement semble être au-dessus de la loi malienne.
En effet, les pratiques de la société vont à l’encontre des textes maliens d’où la violation de plus dix articles du code du travail au Mali.
Une inspection effectuée par la direction régionale du travail de Koulikoro fait ressortir toutes les infractions de Diamond Cement Mali. L’équipe de contrôle a relevé entre autres les inégalités suivantes :
– la mauvaise tenue du registre d’employeur, viole l’article L.130 du code de travail ;
– l’inexistence du registre de paiement, contredit l’article L. 107 et L.108 du code du travail ;
– la non-application des clauses de la convention collective des sociétés et entreprises minières géologiques et hydrogéologiques va à la fois à l’encontre de l’article L.77 alinéas 2 et 3 du code de travail et la convention d’établissement entre le gouvernement du Mali et la société WACEM S.A ;
– l’absence du règlement intérieur viole l’article L.62 du code du travail ;
– la non déclaration des délégués du personnel transgresse l’article L.265 du code du travail ;
– l’absence du contrat écrit pour une partie du personnel expatrié n’est pas conforme avec l’article I.26 du code du travail ;
– l’exécution d’heure supplémentaire sans autorisation préalable de l’inspecteur du travail du ressort, s’oppose à l’article A.140.2 du code du travail ;
– non-paiement de la prime d’ancienneté (article L.97 du code du travail) ;
– la non-conformité du registre de sécurité, ne respecte pas l’article D.170-35 du code du travail ;
– la non mise en place du comité d’hygiène et de sécurité (article L.280 du code du travail).
Outre ces violations, les textes de la protection sociale et la convention d’établissement sont aussi bafoués. Ainsi, l’article 163 du code de prévoyance sociale n’est pas respecté. Avec la non-immatriculation d’une partie du personnel à l’INPS. L’absence du registre de visite médicale. Ce qui va à l’encontre de l’article 51 du code de prévoyance sociale.
De la date de l’inspection, octobre 2014, à nos jours, le ministère de tutelle n’a entamé aucune démarche pour obliger l’entreprise à respecter ses engagements. Un des travailleurs de la cimenterie, nous révèle dans l’anonymat que : “actuellement, les salariés maliens sont menacés d’être remplacés par les étrangers notamment les Togolais. Les Togolais affluent de jour en jour. C’est eux qui occupent les meilleurs postes”.
Les indiens continuent à violer nos textes et à maltraiter nos concitoyens sans être inquiétés. Existe-t-il une main invisible derrière eux ?