Mercredi dernier, les Maliens ont attendu, en vain, la tenue du traditionnel conseil des ministres hebdomadaire. Plus tard, l’on a fini par apprendre que le conseil a été reporté le vendredi. Dans l’après-midi de ce jour saint, les membres du gouvernement ont été invités à monter à Koulouba pour tenir, enfin, le conseil. Le comble ? C’est tard dans la nuit que le communiqué du conseil des ministres fut porté à la connaissance de l’opinion par l’Ortm.
Pourquoi ce report ? Que se passe-t-il au sommet de l’Etat ? Que cache tout ce laxisme dans la gestion des affaires publiques ? Les Maliens s’interrogent. Faute de réponse à ces nombreuses questions, il faut reconnaître que, de Moussa Traoré à Amadou Toumani Touré en passant par Alpha Oumar Konaré, jamais le Mali n’a connu une gestion aussi désinvolte des affaires de l’Etat. Si le président de la République, pour des raisons inconnues des Maliens, n’arrive plus à présider régulièrement le conseil des ministres, ce qu’il y a péril en la demeure.
Or, vu la situation désastreuse actuelle du Mali, compte tenu des graves menaces qui planent sur la nation, Ibrahim Boubacar Keïta doit prendre la mesure et toute la mesure de sa charge présidentielle. Aujourd’hui, le Mali a plus que jamais de dirigeants soucieux des vrais problèmes de la nation et non de leur confort personnel. Le pays, qui se trouve actuellement au fond des abimes, a urgemment besoin de mesures fortes pour éviter le pire. IBK a-t-il conscience des dangers qui guettent le Mali ? Mesure-t-il la détresse et la souffrance des Maliens ?
Alors, face à la situation préoccupante du pays, il faut des mesures d’urgence qui passent forcement par, entre autres, la tenue régulière du conseil des ministres, d’un conseil de défense hebdomadaire, présidé par le chef suprême des armées (IBK), ainsi que l’organisation des états généraux de la défense et de la sécurité. En clair, « à situation exceptionnelle … », le Mali a impérativement besoin « de mesures exceptionnelles ».