Le Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) dénonce la politique de l’autruche de l’Etat. Il annonce son intention d’user désormais de l’arme de la grève pour obtenir gain de cause.
Le secrétaire général du Snec a qualifié ce 15 février ses interlocuteurs de la partie gouvernementale de “sapeurs-pompiers”. C’était à la faveur d’une conférence de presse à la Bourse du travail.
Selon Maouloud Ben Kattra, les émissaires du gouvernement, au lieu de trouver des solutions idoines et définitives à la mise en œuvre des accords conclus entre son syndicat et l’Etat, “agissent exactement en sapeurs-pompiers en éteignant le feu un moment avant de le rallumer”.
Ben Kattra accusait clairement la direction des ressources humaines (DRH) du ministère de l’Education nationale, qui ne diligenterait pas le traitement des dossiers des enseignants communautaires, objet d’un accord entre le Snec et le gouvernement.
D’après le SG du Snec, les enseignants des écoles communautaires, affiliés à son syndicat “sont des laissés pour compte alors qu’il existe un accord pour leur intégration dans la fonction publique des collectivités de façon séquentielle”. Ces enseignants, faut-il le souligner, sont au nombre 15 000 et ne bénéficient que d’une petite subvention de 25 000 F CFA par mois chacun.
“Certains souffrent pendant deux ans sans obtenir cette subvention”, a-t-il déploré. “Si les enseignants des écoles communautaires n’existaient pas, notre pays n’allait pas parler de taux brut de scolarisation de 80 à 90 %”. Et de dévoiler l’existence d’une enveloppe financière de 500 millions de F CFA par an réservée pour le recrutement des enseignants dans les écoles communautaires.
Dans sa dernière correspondance au ministre de l’Education nationale, Mahmoud Ben Kattra a promis que son syndicat “brisera la glace et deviendra le champion de la grève”.
Si un accord de recrutement ou d’intégration de 600 à 700 enseignants avant fin 2017 a été obtenu au forceps, Maouloud Ben Kattra n’a pas caché sa déception des administrateurs chargés de la mise en œuvre des accords conclus entre son syndicat et le gouvernement.