Faute d’un réel projet d’emplois pour les jeunes de la part du gouvernement, depuis l’avènement de la démocratie, les jeunes diplômés sollicitent des emplois, en dehors de l’enseignement et de l’armée, semblent condamnés au chômage et à la misère à long terme.
Le Mali compte environ plus de deux millions de jeunes diplômés sans emplois. Ce chiffre pourrait dangereusement atteindre les 4 millions d’ici l’horizon 2020 si rien n’est fait. Aujourd’hui au Mali, seuls les secteurs de l’enseignement et de l’armée recrutent à hauteur de 70 à 80% de jeunes diplômés par an. Même là, cela apparait comme une contrainte sociale pour ces jeunes enseignants et militaires désireux de gagner leur vie plus ou moins dans la dignité.
A vrai dire, le Mali n’a pas de politique efficace d’emplois dans l’administration pour sa jeunesse qui sera pour autant héritière dans l’avenir. Le secteur privé qui devrait normalement absorber le plus de diplomés est très pauvre et n’offre pas suffisamment aux jeunes. L’ajustement structurel et l’Etat sont la cause de ce désastre humain.
Comme si cela ne suffisait pas, pour des raisons d’intérêt le marché de l’emploi au Mali a pris un autre tournant. Celui de la fortune. L’effort réalisé par un candidat lors de sa carrière scolaire ou pendant les concours de recrutement ne sert plus de pont de passage pour échapper au cercle miséreux du chômage au Mali.
Au vue et au su de tout le monde, les postes s’achètent à prix d’or. Cette corruption sinon cette profanation de l’avenir de notre pays est un virus plus dangereux que le cancer.
Les pauvres autrement dit les descendants des paysans n’ont plus d’espoir même après un si brillant parcours scolaire qui normalement devrait leur ouvrir des portes du succès. Dans un Etat sérieux, les autorités se doivent d’écouter et de comprendre les anxiétés de ces concitoyens. A défaut, bonjour l’immigration, la délinquance et d’autres formes de criminalités.