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Pourquoi les politiciens maliens détestent les réseaux sociaux.
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  wordpress.com
3è
© aBamako.com par Androuicha
3è Congrès de l`Union de la Jeunesse du Rassemblement Pour le Mali(UJ-RPM)
Bamako, le 15 octobre 2016 au palais de la culture. La Jeunesse du Rassemblement Pour le Mali(UJ-RPM) a ouvert son 3è Congrès ordinaire sous la présidence de son président l`honorable Moussa Timbiné
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Contrairement à ce qui se dit, les hommes politiques font très attention à leur communication, mais pour cela ils décident de ne pas communiquer, ce qui est une forme de communication. Le silence est une vertu, notamment lorsque l’on a une forte propension au dérapage incontrôlé et autres envolées acidulées au jus de chaussettes.

Je ne reviendrai pas sur la crise de la pensée politique qui dure au Mali depuis les années 70, assez a été écrit là-dessus. Depuis l’avènement de la démocratie en 1992 et la libéralisation des ondes, le combat politique a pris place dans les médias fini la clandestinité.

Les médias sont un moyen d’accès direct au peuple, surtout les radios en langues nationales dans un pays, où l’illettrisme est un fléau, tout le monde l’écoute, du berger à Tessit, à l’agriculteur de Koulikoro.

Les médias qui devraient être le lieu de confrontation des idées, sont devenus, le lieu de la rumeur, du mensonge et du débat de caniveau.

La logique de la Communication s’est inversée, on ne cherche pas à séduire, l’auditeur, le lecteur ou le téléspectateur, on cherche à salir l’adversaire politique, qu’il devienne plus sale, qu’il ne pourrait me salir, ainsi les maliens devront choisir entre celui qui est le moins mauvais des deux.

Et, face à ces médias classiques, qui restent dominants sont apparus, Facebook, twitter et autres. Quelle révolution pour le citoyen, l’opinion est une denrée peu chère, chacun se lâche sur la place publique, sur tous les sujets. Et ça fait peur à nos politiques, qui se demandent finalement de quel droit un citoyen se permet de juger son action, après tout il est l’élu parmi les élus.

Par la force des choses, les politiciens ont débarqué sur les réseaux, la campagne 2013 fut un bel exemple de la bataille, mais avec une leçon, celui qui gagne sur les réseaux ne gagne pas forcement dans la vraie vie!

Et las d’être apostrophés pour leurs mauvaises conduite, ils ont fini pour certains par tomber dans le dédain, et l’insulte envers les internautes qui osaient les interpeller ou révéler leurs casseroles. Après tout ils sont ELUS, et dans leur mentalité ils n’ont de compte à rendre à personne.

Bien sûr parmi les internautes, il y a des grossiers personnages, des menteurs professionnels, des affabulateurs, mais aussi des gens doués d’intelligence qui ont su saisir toute la dimension de l’outil mis à leur disposition.

Au fond, le réseau a donné aux maliens, ce qu’ils n’ont pas osé prendre dans le réel, c’est ça à dire cette possibilité d’interpeller n’importe lequel des hommes politiques et de lui dire le fond de sa pensée, et ça ils n’y étaient pas habitués, et ça fait peur, perdre la lucidité à certains.

Un Ministre a traité ceux qui dénonçaient l’achat de l’avion Présidentiel « d’aigris », un autre s’est lâché à l’Assemblée nationale en traitant les débats sur Facebook et twitter de « débats de caniveaux », enfin c’est le Vice-Président de l’Assemblée nationale qui traite les utilisateurs de ces réseaux de « drogués », ces comportements traduisent une peur des réseaux et de ceux qui osent dire ce qu’ils pensent.

Pour exemple quand le poil à gratter Ras Bath, qui n’en rate jamais une, diffuse une vidéo sur YouTube, elle est vue 40.000 fois dans la journée, téléchargée sur les téléphones et partagée en audio, les rumeurs partent de Facebook et twitter, mais les fuites également.

Les politiciens ont peur de ce qu’ils ne peuvent contrôler, le journaliste qui écrit un article un peu trop salé il est possible de s’entendre avec lui, comment s’entendre avec des milliers d’aigris.

Les réseaux sociaux, sont un moyen pour des milliers de jeunes maliens, de s’informer, de débattre et de donneurs leurs opinions sur la manière dont le pays est géré, ils ne sont ni aigris, ni drogués.
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