Après moult reports de leur rendez-vous longtemps annoncé, les deux partis majoritaires de la mouvance présidentielle ont enfin amorcé des pourparlers sur 2018. Les premiers échanges sur la question se sont déroulés, jeudi, au siège de la Ruche où les deux délégations se sont limitées à fixer les contours et approches d’une éventuelle collaboration politique.
Annoncée comme une occasion de lever les équivoques sur les ambitions de l’Adéma pour la présidentielle de 2018, les retrouvailles entre Abeilles et Tisserands auront tout simplement été l’occasion de jouer au chat et à la souris en évitant de mettre sur la table des discussions la question qui commence à énerver au sein de la Ruche. Il s’agit de la problématique du chèque-en-blanc électoral à IBK pour 2018, un sujet qui fait planer sur le PASJ le spectre de remous internes comparables à celle 2007. Pour ne pas déclencher prématurément des malaises qui couvent dans la Ruche, l’Adéma et le Rpm, sans esquiver totalement la question ou la reléguer au rang des sujets tabous, ont été pour le moins contraints d’opter pour les schémas qui consistent à laisser les portes entrouvertes au lieu de les ouvrir. Le renoncement de l’un à une candidature de l’autre a ainsi hanté leurs échanges sans pour autant en être la substance. Mais, à défaut de la clarification tant attendue, les deux formations se disent disposés à cheminer ensemble en 2018 et affichent la même disponibilité à porter solidairement le bilan du quinquennat. Sans boucher les voies d’une aspiration à la magistrature suprême par une candidature interne, le schéma semble limiter les marges de manœuvres d’une Ruche qui semble trouver une échappatoire dans les orientations moins avilissantes de la candidature unique au premier tour de la présidence. Celle qui consiste à approfondir le rapprochement entre les deux formations et de l’inscrire dans le cadre d’une fusion. C’est pour déblayer le terrain à une telle dynamique que les parties ont consenti à faire table-rase de leurs différends historiques et envisagent même la mise en place d’une commission mixte pour en tracer les contours. Il s’agit d’un projet d’autant plus vieux qu’il a moult fois fait chou blanc, mais ce sera peut-être la seule voie pour contourner les obstacles des tendances de la Ruche qui n’entendent rien que la voix de la candidature propre, quoique désarçonnées par le refus de Dioncounda Traoré d’en porter le drapeau. Quant au Rpm, il a tout intérêt à ne pas compromettre la réélection d’IBK par les intransigeances dans un contexte différent de la ferveur populaire dont il avait bénéficié en 2013 du côté de l’armée, des religieux, de la société civile, etc