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Les touaregs et la creation d’un pseudo-Etat : L’Azawad n’a jamais existé
Publié le mercredi 30 mai 2012   |  Les Echos


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© Reuters par Joe Penney
Des membres du bureau politique du MNLA posent avec le drapeau de l`Azawad, Nouakchott


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Selon Dr. Mahmoud A. Zouber, la portion de terre (qui veut dire cuvette, correspond à la bande de terre désertique située entre Tombouctou et Araouane) ne saurait constituer 2/3 du pays pour en faire un soi-disant Etat islamique.

Le MNLA et Ançar Eddine viennent de sceller un accord de façade pour la création d’un Etat islamiste. Une union jugée de contre-nature par la plupart des observateurs. Les deux mouvements pro-Aqmi comptent exercer leur pouvoir sur les territoires des trois régions annexées : Kidal, Gao, Tombouctou et Douentza (Mopti) qu’ils appellent Azawad. Chaque jour qui passe nous donne l’occasion d’en savoir plus sur les vraies intentions des groupes de bandits à la solde d’Aqmi.

Si le MNLA disait que son seul « souci est la libération rapide de son territoire de ses occupants, qu’ils soient de l’armée malienne ou des phalanges d’Al-Qaïda », aujourd’hui les faits démontrent que les deux mouvements ont un ami commun : Aqmi. S’il est vrai que la lutte contre Al-Qaïda est une réalité, la communauté internationale doit agir au plus vite pour barrer la route au MNLA et à Ançar Eddine.

Qui sont ses séparatistes touaregs ? Quelles places ont-ils occupé dans l’administration malienne ? Dr. Mahmoudb A. Zouber, au cours d’une conférence de presse, a révélé les origines de l’ethnie la plus minoritaire dans le Nord du Mali et qui s’est fait entendre par les armes avec la bénédiction de l’extérieur.

Le mot touareg, singulier targui est un mot arabe. Les Touaregs eux-mêmes se nomment Kel Tamasheq (ceux qui parlent la langue tamasheq) ou Kel Tagelmoust (ceux qui portent le turban en couleur indigo). Selon Dr. Mahmoudb A. Zouber, le choix de l’Azawad comme nom de leur pseudo-Etat prouve à suffisance leur ignorance de l’histoire et du passé politique des Touaregs. L’Azawad, forme arabisée du mot tamasheq Azawa (qui veut dire cuvette), correspond à la bande de terre désertique située entre Tombouctou et Araouane.

Cette bande est de nos jours et fut pendant plusieurs siècles, aux dires du conférencier, la zone de parcours des Arabes Bérabiches et de quelques tribus maraboutiques Kel Tamasheqs arabisées (Kel Sidi Aly, Kel Arawan, Kel Worozer et Kel Boujbéha).

Contrairement aux campagnes de désinformation et d’intoxication sur des médias occidentaux, les Touaregs, affirme M. Zouber, « comme la plupart des nomades n’ont jamais songé à créer des Etats structurés, même pendant les périodes où ils ont eu la suprématie dans le Sahara central. Leur seul mode de gouvernance était de soumettre les peuples dominés à des razzias ou de prélèvements d’impôts en nature ».

Au Moyen âge, raconte le conférencier, « malgré les razzias pratiquées sur les voisins du Sud, les Touaregs acceptèrent d’intégrer les empires et royaumes subsahariens (Ghana, Mali, Songhay, etc.). Ils ont même été souvent sollicités pour aider à repousser les tentatives d’invasion des puissances du Nord ». Les Touaregs sont-ils réellement marginalisés au Mali ? Non répond M. Zouber.

Des milliards investis

Des milliers de Touaregs sans qualification ont été intégrés dans l’armée malienne, plus de 1280 milliards de F CFA ont été investis au nord de 2002 à 2012 et depuis 1992, aucun gouvernement n’a été constitué sans un ou deux ministres touaregs. D’abord sous la Première République, l’une des meilleures mesures prises a été d’envoyer à l’Ecole nationale d’administration un nombre non négligeable d’enseignants nomades dont la majorité était des Touaregs.

Formés dans les différentes carrières administratives, a poursuivi l’orateur, ils serviront comme chefs d’arrondissement et commandants de cercle. Sous la IIe République, on vit des cadres nomades accéder aux fonctions de gouverneur, d’ambassadeur et de ministre.

Sous GMT, les deux représentants de régions du Nord au bureau exécutif du parti unique UDPM étaient Touaregs.

Sous la IIIe République, après la signature du Pacte national qui mit fin à la rébellion de 1990, des milliers d’ex-rebelles intégrèrent l’armée et les services de sécurité ainsi que la douane et les autres administrations de l’Etat ; sans parler des fonds de développement et de réinsertion qui se chiffraient par plusieurs milliards de F CFA. En 2002, un Targui a même été nommé Premier ministre et chef du gouvernement, sans compter, qu’une des institutions de la République est présidée par un Touareg (Haut conseil des collectivités territoriales).

Il est temps, pour la communauté internationale, de se défaire de la désinformation et se rendre compte qu’on ne peut pas vouloir créer un Etat sans l’assentiment des populations vivant sur ce territoire.

Amadou Sidibé

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