L’adhésion est volontaire après un counseling des femmes enceintes et accouchées. L’enrôlement se fait lors des consultations prénatales, des consultations médicales, de l’accouchement
La situation socio – sanitaire est caractérisée, au Mali, par une morbidité et une mortalité élevée. Il en est résulté des conséquences très lourdes pour les femmes, les enfants, les adolescents et les jeunes à cause de leur vulnérabilité et de l’insuffisance des mesures concrètes prises à leur endroit. Le problème de la mortalité néonatale est exacerbé par le taux élevé d’analphabétisme, le taux élevé d’accouchement à domicile, la persistance de pratiques néfastes. Ce sont l’excision, l’utilisation des médicaments traditionnels et le beurre de karité dans les soins du cordon ombilical, le bain immédiat du nouveau-né.
Le gouvernement du Mali , pour lutter contre le fléau de la mortalité maternelle, a consenti beaucoup d’efforts, en élaborant et adoptant plusieurs initiatives, plans et programmes. Malgré les efforts consentis les niveaux des indicateurs de la santé maternelle, néonatale et infantile restent faibles.
Les taux de couverture des consultations prénatales (CPN), des accouchements assistés, des consultations postnatales (CPON), de la planification familiale (PF), de la vaccination sont faibles. Les médecins déplorent aussi le faible niveau de connaissance de la population sur les questions de la santé de la reproduction, des besoins non satisfaits en PF élevés, de l’insuffisance de la sensibilisation du public sur les questions de la santé de la reproduction, de l’insuffisance de la communication qui entrave la prise de décision au niveau du ménage. Il est évident qu’il faut élaborer de nouvelles stratégies et approches pour augmenter la création de la demande, l’utilisation et la qualité des services de santé de la reproduction.
Le faible niveau des indicateurs semble lieé au faible niveau de connaissance en matière de Santé de la reproduction des populations surtout les femmes enceintes, les accouchées et leur entourage. Dans le but d’améliorer les indicateurs, l’hôpital de Sikasso a initié en 2011 une activité appelée « Ecole des mères ». Elle dispense un enseignement aux femmes enceintes et accouchées pour améliorer leur connaissance en matière de santé de la reproduction. Les cours sont dispensés par le chef de service de gynécologie obstétrique de l’hôpital de Sikasso, le Dr Mala Sylla. C’est une préparation des femmes à l’accouchement et la promotion de la santé. Depuis sa création le service a pu encadrer plus de 4000 femmes.
acquérir une image correcte du corps. Le gynécologue explique que « l’école des mères » aide les futures mamans à coopérer et à collaborer pour un suivi régulier de la grossesse et de l’accouchement dans les centres de santé et pour élever leur enfant. C’est un enseignement offert à un groupe de femmes enceintes et accouchées par un professionnel de santé dans une structure de soins. Cet enseignement permet un apprentissage en groupe par le biais de discussion et des travaux pratiques en stimulant l’intérêt des femmes par des questionnements et par la recherche de solution. «La grossesse et l’accouchement sont source de nombreuses interrogations et inquiétudes sur la transformation du corps de la mère, les douleurs de l’accouchement et le nouveau rôle des parents. Il existe souvent une ignorance et des idées erronées sur ce sujet », a-t-il expliqué. C’est pourquoi une préparation en la matière est nécessaire. Elle permet aux femmes et à leur entourage d’acquérir une image correcte du corps, de la grossesse, de l’accouchement et de dissiper la peur de l’inconnu. Les femmes profitent ainsi de l’accouchement au lieu de subir. Il précise que les informations physiologiques données à travers les cours de « l’école des mères » sont destinées à gommer les idées erronées reçues de notre héritage socioculturel.
Cette préparation dirigée par le Dr Sylla se fait à travers des séances de causeries éducatives dans le cadre de la Consultation prénatale recentrée (CPNR). D’après le gynécologue, l’enseignement se fait selon un programme préétabli avec quatre cours prévus (1er, 2ème et 3ème trimestre de la grossesse et dans le post partum ) comportant plusieurs séances.
Le jour et l’horaire du cours sont fixés en concertation avec les femmes. Le nombre de participantes ne dépasse 10, afin de garantir une meilleure communication. La durée de la séance est d’une heure 30 minutes. Au cours de l’enseignement, le gynécologue développe plusieurs thèmes comme le plan d’accouchement, la grossesse et son développement, la nutrition et l’hygiène de vie de la mère et du bébé, l’intérêt de l’accouchement dans un centre de santé et les risques de l’accouchement à domicile, le déroulement du travail et de l’accouchement, l’allaitement maternel, les soins et toilettes du nouveau-né, l’intérêt de la consultation postnatale, la vaccination du bébé et la planification familiale.
Ces thèmes sont fonctions de l’âge de la grossesse et du post-partum. Il souligne qu’au cours des séances, les femmes peuvent se faire accompagner d’une personne de leur choix qui pourra les accompagner au cours de l’accouchement si elles acceptent. Les cours accompagnés de travaux pratiques sont illustrés avec du matériel didactique. Les visites des locaux permettent aux femmes de se familiariser avec la maternité.
L’adhésion est volontaire après un counseling des femmes enceintes et accouchées. L’enrôlement se fait lors des consultations prénatales, des consultations médicales, de l’accouchement. Toutes autres opportunités de contact sont exploitées avec les femmes enceintes et accouchées. La femme enceinte ou accouchée peut se faire accompagner par une personne de son choix pour l’assister à l’Ecole des Mères. Cette personne pourra être admise en salle de travail et d’accouchement si la patiente le demande. La date des cours et le lieu sont notifiés dans le carnet de CPN ou dans la fiche personnelle de CPN.
La mise en œuvre de l’école a fortement contribué à augmenter le taux de consultation prénatale, d’accouchement assisté et de consultation postnatale dans leur service. Le taux de recrutement (CPN1) est de 85,05 %. Le taux de continuité de CNP (CPN3) est de 71,39%. Le taux de réalisation des cours 90,10%. Le taux d’achèvement des consultations prénatales (CPN4) est de 66,91%. Avant l’école le taux de la CPN1 ne représentait que 10,36% des accouchées, la CPN3 ne concernait que 28,44 % des femmes enceintes consultantes dans le service.
Le Dr Mala Sylla a affirmé que parmi les bénéficiaires des cours en prénatale 95% ont accouché à l’hôpital. Elles ont apporté le carnet de santé . Toutes les femmes ayant participées au cours et qui ont accouché à l’hôpital ont exécuté complètement le plan d’accouchement, soit 100 %. Plus de la moitié (56,1%) des femmes ayant accouchées à l’hôpital ont bénéficié au moins d’un cours en postnatale. Elles ont été vues en consultation postnatale (CPON) alors qu’elles étaient seulement 21,68 % avant l’Ecole des mères. Toutes les participantes ont déclaré être satisfaites des cours. »
Les résultats de l’intervention de l’approche «Ecole des Mères» ont été présentés, à Bamako, lors des Journées scientifiques et de plaidoyer sur les interventions à haut impact organisées par le Ministère de la Santé et l’Hygiène Publique, du 24 au 26 juin 2014 . Au cours de ce forum, les résultats des études et des recherches en matière de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant au Mali et dans le reste du monde ont été largement duffusés .
L’approche « Ecole des Mères » a été reconnue par le Ministère de la Santé et l’Hygiène Publique comme une intervention à haut impact sur la santé de la mère du nouveau-né et de l’enfant. Il a été recommandé de la valider, de procéder à son insertion dans les PNP/SR, à sa promotion pour une mise à échelle et l’érection de l’hôpital de Sikasso comme centre pilote.
F. NAPHO
Les boissons sucrées à l’origine de 63 000 décès d’ici 2041
La consommation quotidienne de boissons sucrées par les jeunes canadiens risque de favoriser le développement de maladies chroniques et d’augmenter les dépenses publiques en santé dans les prochaines décennies.
La consommation excessive de boissons sucrées pourrait causer à terme jusqu’à 63 000 décès et coûter plus de 50 milliards de dollars canadiens (35 milliards d’euros) aux contribuables d’ici 2041, selon les résultats préliminaires d’une étude mandatée par plusieurs organismes et réalisée par l’Université de Waterloo (Ontario).
La hausse de consommation de boissons contenant des sucres ajoutés, si elle se poursuit, pourrait entraîner une explosion des cas de maladies chroniques en partie évitables, dont un million de cas de diabète de type 2 et 100 000 cas de cancer, avance l’étude relayée par la Fondation des maladies du cœur.
La consommation moyenne de boissons sucrées est la plus forte chez les jeunes entre 9 et 18 ans, soit 64 grammes de sucres (14 cuillères à café) par jour. Cette consommation dépasse largement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de limiter la consommation de sucres ajoutés à un maximum de 5 % à 10 % des calories consommées par jour.
La vente de certaines boissons sucrées a fortement augmenté entre 2004 et 2015, les boissons énergisantes ayant par exemple vu leur consommation multipliée par plus de sept. La consommation excessive de sucre est directement liée au surpoids, qui augmente le risque d’au moins 11 différents cancers.