Les travaux de la 12è session ordinaire du Comité de coordination et de suivi des politiques et programmes de sécurité alimentaire (CCSPSA) se sont déroulés, hier au gouvernorat du District.
La session était dirigée par le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, en présence d’un représentant de la FAO, Modibo Touré.
La session a permis aux participants d’examiner l’évaluation de la situation alimentaire faite par le Système d’alerte précoce (SAP) et de faire le point des recommandations formulées par la dernière session. Ils ont aussi versé leurs avis dans les discussions sur le bilan du plan d’opération et le budget 2017 du Dispositif national de sécurité alimentaire (DNSA).
La campagne agricole 2016-2017 a été globalement bonne dans notre pays avec une production céréalière de plus de 8,9 millions de tonnes. La même appréciation a été plus ou moins faite dans notre sous-région.
Le commissaire à la sécurité alimentaire se réjouit de la bonne campagne. Il souligne aussi qu’il existe des déficits importants dans les cercles de Kayes, Diéma, Yélimané (région de Kayes), de Koulikoro, Kati, Kolokani, et Nara (région de Koulikoro), Bla, Barouéli et Niono (région de Ségou), Djenné (Mopti), Tombouctou, Gourma Rharous (Tombouctou). Les mêmes préoccupations sont enregistrées dans le cercle de Bourem (région de Gao) et dans toute la région de Ménaka.
« L’insécurité résiduelle due aux groupes armés limite l’accès à certains pâturages potentiels des zones exondées des régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, et Gao », explique t-il.
Par ailleurs, il relève que ceci a un impact négatif sur l’alimentation et l’abreuvement du bétail. « Ces difficultés affectent les autres secteurs économiques pourvoyeurs de revenus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et des animaux », observe-t-il avant de préciser que l’évaluation provisoire du SAP, à travers le cadre harmonisé a donné 495.000 personnes en insécurité alimentaire sévère et 3 034 468 personnes en insécurité alimentaire modérée.
Selon les projections pour la période de soudure, 3 529 130 personnes soit près de 19% de la population malienne seront en insécurité alimentaire et nutritionnelle. A ce propos, Ibrahim Oumar Touré indiquera que le plan d’opération du DNSA aura comme tâches principales, au titre de l’année 2017, de permettre aux structures du DNSA d’assurer leur mission par la mise à disposition de moyens de fonctionnement, d’assister sur le plan alimentaire 495 000 personnes en phase 3. Selon le commissaire en charge de la sécurité alimentaire, ce plan doit aussi opérer des ventes d’interventions dans les zones habituellement déficitaires, envisager la disponibilité et l’accès à l’aliment du bétail dans les zones en déficit fourrager.
En outre, une autre tâche est de mettre en œuvre des actions de résilience pour 3 034 468 personnes comme les transferts sociaux, la reconstitution du cheptel et les aménagements de proximité et de permettre la tenue des réunions statutaires au niveau national et de façon décentralisée.
Le ministre commissaire a rappelé que le DNSA existe dans notre pays depuis plus de trente ans. Cette longévité a enregistré d’importants acquis indéniables mais aussi connu de nombreux défis. C’est pourquoi, depuis 2013, le dispositif a fait l’objet d’une série de réflexions en particulier d’un audit dans le but d’aboutir à un processus de réformes institutionnelles, financières et administratives, capable d’impulser une nouvelle dynamique susceptible de s’adapter à l’évolution du risque alimentaire et nutritionnel et au contexte socio-politique, souligne le patron de la sécurité alimentaire.
Selon les explications de Oumar Ibrahim Touré, un projet de politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle a été élaboré l’année dernière par son commissariat et validé par un atelier en fin janvier dernier. Ce document doit être soumis au conseil des ministres dans les prochains jours.
Il a souligné également qu’un nouveau cadre de gestion du dispositif issu de cette réforme a été adopté récemment par le gouvernement, notamment le 17 février dernier. Celui-ci consacre une gestion concertée de l’État avec les partenaires techniques et financiers (PTF), les organes techniques et de décisions.
Pour lui, les actions de sécurité alimentaire et nutritionnelle seront, désormais, conduites sur la base d’une véritable politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui, de façon holistique et combinée, prendra en charge les questions d’assistance alimentaire et nutritionnelle de relèvement et de renforcement de la résilience des populations victimes de chocs.
F .NAPHO