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Ousmane Sy, ancien ministre de l’Administration territoriale « L’accord d’Alger est une camisole de force »
Publié le mercredi 22 fevrier 2017  |  Le Canard Déchaîné
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse sur les pourparlers intermaliens d’Alger
A l’issue du round de la semaine dernière des pourparlers d’Alger entre le gouvernement et les groupes armés, l`équipe de médiation conduite par les Ministres de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, M. Hamadou KONATÉ, de la Réconciliation Nationale M. Zahabi Ould Sidi MOHAMED et de la Décentralisation et de la Ville M. Ousmane SY.
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Membre de l’équipe gouvernementale de négociation à Alger, Ousmane Sy, l’ancien ministre de l’Administration territoriale, a fait des révélations, pour les moins troublantes, sur l’Accord d’Alger. C’était samedi dernier, à la Pyramide du Souvenir. Au cours d’une conférence-débat, organisée par l’Association des Jeunes pour la Démocratie et le Progrès (AJDP), sur le thème: « Accord pour la paix: perspective de solution de sortie de crise».

«L’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale est issu d’un processus totalement inclusif. C’est le fruit des concertations avec toutes les forces vives de la nation». C’est du moins, la litanie par laquelle les communicateurs du gouvernement ne cessent de nous rabâcher les oreilles, depuis la signature de l’accord dite pour la Paix et la Réconciliation nationale.
Pourtant, à entendre le ministre Ousmane Sy, la réalité est tout autre. Les négociations à Alger n’ont jamais été à leurs termes. Elles ont été stoppées net sur instruction. «C’est une réalité qu’il faut dire, les négociations ont été arrêtées [brusquement] à partir d’un moment donné. Je me souviens très bien du dernier voyage à Alger. L’équipe de négociation s’y est rendue avec un document de 14 pages d’observations. Mais pour des raisons sur lesquelles je ne peux pas me prononcer, il a été demandé d’arrêter de négocier et de parapher», révèle Ousmane SY, lui qui a été débarqué quelques jours auparavant du gouvernement.
Les observations, non prises en compte dans l’accord, sont, aux dires du conférencier, issues des restitutions faites à travers le pays et dans les débats à l’Assemblée Nationale. «Chaque fois que nous revenions, le Premier ministre Moussa Mara nous demandait de faire la restitution. Personnellement, j’ai dirigé une délégation à Kayes et à Gao. D’autres ministres ont fait de même dans d’autres régions», indique-t-il. Pour Ousmane Sy, la spécificité de l’Accord d’Alger, tient à la forte implication de la communauté internationale. «Contrairement au Pacte national, aux accords de Tamanrasset et d’Alger 2006, la communauté internationale, à travers le Burkina, le Niger, la Mauritanie, le Tchad, l’Algérie, la CEDEAO, l’UA, l’UE, l’ONU et l’OCI, a joué un rôle de premier plan dans ce dernier accord», a souligné M. Sy.
Ces aveux de l’ex participant aux négociations sur l’accord d’Alger ont troublé plus d’un dans l’assistance. Un intervenant a voulu savoir si cet accord n’était, en résumé, qu’une camisole de force? «Je ne vais pas le nier, l’accord d’Alger est une camisole de force», a reconnu le conférencier.
Ousmane Sy rassure…

En dépit de ces révélations, Ousmane Sy a renouvelé son attachement à l’accord. «L’accord est un document politique, précise-t-il. C’est au technique de réussir sa mise en œuvre. Le politique fixe le cap, le technique trouve les voies et moyens pour y arriver», a-t-il schématisé. Par ailleurs, l’ancien ministre s’est montré inquiet quant à la gestion du pays et à la révision constitutionnelle prochaine. «Sur chaque 100F dépensés par l’Etat, 90F sont dépensés à partir de Bamako. Il n’y a que 10F pour le reste du pays. Résultat: le pays se vide de ses ressources humaines et Bamako qui concentre 57% des agents publics, est plus peuplé que jamais», a déploré le père de la décentralisation au Mali.
Acteur du mouvement démocratique au Mali, Ousmane Sy, s’est félicité de la réussite de la démocratie au Mali. Mais le militant de l’Adema-association a fait son mea-culpa face à la déperdition de nos valeurs sociétales. La révision constitutionnelle à venir doit être, pour lui, l’occasion de conclure un nouveau contrat social entre Maliens. La réforme, dit-il, doit prendre en compte notre diversité nationale et la représentativité nationale au niveau des institutions. Plus important encore pour l’ancien ministre, c’est l’implication des populations dans la réforme constitutionnelle qui ne doit pas être l’œuvre de quelques technocrates.


Mamadou TOGOLA
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