PARIS, 03 mars 2013 (AFP) - Les soldats français et tchadiens tentaient
dimanche de venir à bout des combattants islamistes retranchés dans les
massifs montagneux du nord-est du Mali, auxquels ils infligent désormais de
lourdes pertes lors de violents combats à "très courte distance".
Soutenus par des avions et hélicoptères de combat qui préparent
l'intervention des forces terrestres, les militaires français et tchadiens
traquent les jihadistes dans des grottes et des cavernes dans des vallées
difficiles d'accès.
C'est dans cette zone, dans la vallée d'Ametettai, qui semble être
l'épicentre des combats, qu'un parachutiste français de 26 ans a été tué
samedi, alors qu'il "montait à l'assaut d'une position ennemie avec sa
section", a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry
Burkhard.
Dans cette même vallée d'Ametettai, située à une cinquantaine de km au sud
de Tessalit, dans l'adrar des Ifoghas, les forces tchadiennes ont affirmé
avoir tué samedi le chef islamiste Mokhtar Belmokhtar, un ex-dirigeant
d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et plusieurs jihadistes. Une
information non confirmée par Paris, où l'on gardait la plus grande réserve à
ce sujet.
Les opérations en cours depuis la mi-février dans la région "ne
s'intensifient pas, elles se poursuivent", a souligné le colonel Burkhard au
cours d'un point de presse. Et elles font désormais d'importants dégâts dans
les rangs des islamistes.
"Nous avons face à nous un adversaire fanatisé qui défend fermement des
positions sur lesquelles nous sommes obligés de donner l'assaut pour les
fouiller et les réduire", explique-t-il : "Il faut fouiller méthodiquement la
zone".
L'un des objectifs est d'empêcher les jihadistes de s'exfiltrer d'un
périmètre d'environ 25 km sur 25 au sud-est de Tessalit, qui "certes se
réduit" peu à peu, "mais représente quand même une superficie relativement
importante".
Les soldats français et tchadiens explorent des cavités et des galeries
pour "localiser et détruire" les jihadistes. Et trois "importantes caches de
munitions" et plusieurs armes lourdes ont été découvertes samedi par les
Français.
Selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 3e militaire
français tué au Mali depuis le 11 janvier est tombé lors de "l'un des combats
les plus violents" dans lesquels les Français ont été engagés.
Au moins "une quinzaine de terroristes" ont, selon l'état-major français,
été tués le même jour dans l'adrar des Ifoghas. Une quarantaine d'autres
avaient déjà péri les jours précédents lors d'accrochages dans la même zone.
Les 1.200 Français sur le terrain - Forces spéciales, unités parachutistes,
légionnaires -, coordonnent leur action avec quelque 800 Tchadiens.
"Les combattants tchadiens connaissent bien ce type de relief et ont une
mobilité, une rusticité tout à fait adaptées. Ils se battent avec des méthodes
assez comparables à celles employées par les para-militaires des groupes
jihadistes", note Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense.
Dans les montagnes du nord-est, les forces françaises tentent de s'appuyer
sur les populations locales, généralement hostiles aux jihadistes, et des
soldats maliens, essentiellement d'origine touareg, leur servent de guides.
La violence des combats dans la région fait peser la menace de représailles
contre les otages français au Sahel, dont au moins quatre pourraient être
détenus dans la zone du nord-est théâtre des combats. Leur sécurité est selon
l'état-major "une préoccupation permanente" dans la conduite les opérations.