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Insécurité généralisée dans le centre du Mali : Les FAMAS, peinent à mettre de l’ordre !
Publié le jeudi 23 fevrier 2017  |  Carrefour
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Tous les jours que Dieu fait, au centre du Mali, dans la région de Mopti, des individus civils sont assassinés par des gens en arme à moto. Les adeptes d’Amadou Koufa sont indexés comme les auteurs de ces crimes.

Il y a trois ans de cela, les écoles d’obédience française ont commencé à être attaquées par ces mêmes gens enturbannés dans le cercle de Djenné. L’Etat n’a opposé aucune réaction énergique pour les bouter hors du centre du pays. De cette date à maintenant, plus de 400 écoles ont été fermées par la volonté des hommes en arme, qui veulent instaurer l’école coranique et non française dans la zone.



Les statistiques donnent des chiffres alarmants : en décembre 2016, on a recensé 367 écoles fermées contre 393 en juin 2017 dans les zones de Ménaka, Kidal, Gao et Mopti. Le cas du centre du pays est plus inquiétant lorsqu’on sait que cette zone est à portée demain des FAMAS. En effet en mai 2016, 111 écoles étaient fermées. Ce chiffre est passé à 139 en décembre 2016 et à 165 en janvier 2017.

Nous pensons que le centre du pays est plus accessible aux FAMAS que Kidal, Gao ou Tombouctou. Afin de circonscrire une limite à ne pas dépasser, les FAMAS auraient dû faire des zones de concentrations et des bases avancées contre ceux qui sèment la désolation dans cette partie du Mali. Nous avons l’impression que les FAMAS se résignent quant au sort du centre du pays qui est devenu un champ de tuerie des populations civiles sans aucune riposte énergique de l’armée.

Il a fallu attendre que les terroristes sévissent dans la zone avec des dizaines de morts pour que les FAMAS viennent à la charge, en menant une opération de ratissage dans la zone de Macina. Cette opération aurait dû se faire depuis une année, au tout début des agissements des terroristes. Nous ne savons pas si c’est un manque d’équipements, de fonds pour la prise en charge des missions. Cependant nous savons que 213 milliards F CFA de la loi de programmation militaire auraient dû être dépensés pour mettre les FAMAS dans des conditions idoines pour accomplir leur mission de défense de la patrie et des populations.

C’est déplorable que des éléments des forces spéciales en mission aient fait un accident entre Ségou et Konobougou. Malheureusement le bilan est de 3 morts et 9 blessés. L’accident est dû selon certaines sources à une crevaison des pneus du véhicule. Cela est normal, dans la mesure où on envoie que des vieilles Land-Cruiser dans de pareilles missions, alors les nouvelles Land restent au service des hauts gradés à Bamako. Nous évoquons ici, un autre cas dont nous avons été témoins.Il y a moins d’une semaine dans une forêt, le chauffeur de la Land-Cruiser des FAMAS transportant une dizaine d’élément de la Gendarmerie Nationale au lieu d’éviter les sillons profonds tracés pendant l’hivernage par les camions, a roulé dans les dits sillons.La Land s’est trouvée bloquée. Le pont avant est resté suspendu et le véhicule ne pouvait plus bouger. Malgré les multiples tentatives du chauffeur militaire, le véhicule est resté bloqué. Dans ses manœuvres pour mettre le crabotage, nous nous sommes rendus compte qu’il ne sait pas manipuler ce petit levier. Il a fallu l’aide d’une bonne volonté pour débloquer la situation.

Si cet incident s’était passé dans une zone de conflit à Kidal par exemple, tous les occupants allaient mourir par la faute d’un chauffeur qui ne connait pas son métier. Les autorités militaires ont interdit la circulation des motos dans la zone de Macina et Niono à partir du 20 février 2017. Cela est un constat d’échec des FAMAS dans la lutte contre les terroristes dans cette zone, et c’est une manière maladroite d’empêcher les populations de faire leurs activités économiques au moment où les récoltes sont en cours.

Nous pensons sincèrement qu’il y a un manque de concertations dans les prises de décisions entre les FAMAS, et les populations concernées. Cela dénote d’un manque de stratégie des responsables militaires pour assurer le maillage sécuritaire d’une petite zone comme Macina. A ce rythme, les FAMAS pourront-elles être à hauteur de mission pour libérer totalement le Mali ?

Nous en doutons jusqu’à preuve de contraire, car plus les FAMAS seront passives, plus les milices d’autodéfense se constitueront pour défendre leurs populations. Aussi le Mali continuera à se porter mal par le manque de visions de ces dirigeants politiques et militaires.

Seydou DIARRA
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