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Les internautes maliens : de l’infobésité à la crédulité excessive
Publié le jeudi 23 fevrier 2017  |  rpmedia
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À l’ère de l’abondance de l’information sur internet certaines personnes au Mali méritent d’être éduquées à nouveaux. Les « Fake News » qui font La Une des médias (page Facebook, site web d’information) contribuent fortement à l’engrenage infernal de certains de nos frères et sœurs maliens. Les derniers évènements sont l’illustration paroxystique des effets toxiques de ces informations insolites, de ces rumeurs produites par les pages Facebook et les sites web du paysage malien. De Diaba Sora à Chouala Bayaya Haïdara, on ne cesse d’assister à des scènes de divulgation des informations dépourvues de sens et de caractère tangible. Ces sites d’informations ou de « réinformation » qui s’imposent aujourd’hui comme une alternative aux médias traditionnels fonctionnent en bulle en créant ou en reprenant ces fausses informations. Assoiffés de notoriété et de visibilité de leurs contenus, leur seul objectif est de faire du « buzz ». Pour quelle recette ? Nous ne saurons dire! Dans cette logique ces acteurs contribuent à la « crétinisation » da la population malienne ainsi qu’à la propagande des idéologies toxiques. L’exemple le plus courant est le cas de Chouala Bayaya HaÏdara surpris dans un bar avec des bouteilles d’alcool. Dans le souci de produire un numéro sur les Fake News, nous avons participé à la vérification de ces informations au sujet de Monsieur HaÏdara. Des anciennes photos datant de 2015 ont été retouchées l’une étant la reprise de la photo illustration d’un article de Ivo Dicarlo sur http://mondoblog.org/author/ivodicarlo/ et l’autre une ancienne photo d’un ministre Rwandais entouré de filles.
Choual Bayaya Haïdara
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Nous n’avons aucune intention de viser ces informations particulières encore moins de donner crédit aux personnes concernées mais notre seul souci est de faire en sorte que la fonction principale d’un web média ne soit banalisée. À force de laisser passer ces actes, nous risquons tous (acteurs du web médias) notre authenticité éditoriale. Aujourd’hui au Mali, dans l’écosystème médiatique, nous sommes passés de l’amateurisme de la simple information à la crétinisation à but idéologique ce qui est encore plus grave pour un pays déficitaire de personnalités intelligentes (nous ne disons pas qu’il n’y en a pas). Le malien sur internet est naturellement gouverné par l’émotion, il partage ce qu’il voit en un coup d’œil sans en faire preuve de vérification. Nous sommes rentrés dans une période au Mali où chacun se plie sur son émotion. Cette cacophonie d’information aggrave plus ce comportement désengagé de la part des internautes maliens. Ils ne se soucient plus de la vérification, leur but est d’être les seuls détenteurs de la victoire (la victoire de qui plaît plus aux lecteurs). Il y a un gros travail à faire ! C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui. Et donc, la lutte contre la désinformation doit commencer tôt. Une action juridique est nécessaire à ce niveau tout en réglementant le paysage web médiatique avec les lois plus pertinentes et plus cohérentes. À l’heure où nous sommes, le silence des victimes ne pourrait guère être la solution, une action collective semblerait non pas pour faire disparaître ces mauvais comportements mais pour aider à mieux structurer l’écosystème médiatique au Mali.
Avant le mensonge, le dénigrement d’un personnage avait des limites, mais sur le web l’étendue de tout acte est sans limite. C’est à nous de faire attention, de prendre des bonnes mesures pour identifier les hoax, les intox etc. Il faut surtout avoir du discernement et de la modération.
Bouka-Maramory Niaré
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