La multiplication des attaques terroristes dans le Nord et le Centre de notre pays fait craindre un scénario qui risque de perdurer. Et pour trouver une issue favorable à la crise, des voix continuent de privilégier la piste Iyad Ag Ghaly.
La semaine dernière, lors d’une conférence, l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani a fait une offre surprenante. Il propose de prendre contact avec Iyad Ag Ghaly et Hamadou Kouffa dans le but de leur rappeler l’histoire et les ramener à la raison. Une telle proposition relance le débat sur la gestion de la crise et ceux avec qui il faut désormais négocier dans le Nord du Mali.
En son temps et jusqu’ici sur la négociation avec Iyad Ag Ghaly, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, a toujours réservé une fin de non-recevoir.
Derrière la volonté du régime d’écarter la piste Iyad Ag Ghaly, des hommes politiques à l’image de Tiébilé Dramé, optent carrément pour des pourparlers. Une option qui n’a jamais été prise au sérieux non seulement par le gouvernement du Mali mais aussi par la médiation internationale.
Résultat : la démarche du président du Haut conseil islamique de prendre langue avec Iyad Ag Ghaly par le biais du feu Cheick Haoussa n’a pas eu l’assentiment nécessaire. Du coup, le fossé devient de plus en plus large entre partisans de la solution Iyad et ceux qui privilégient l’esprit de l’accord pour la paix et la réconciliation qui écarte les groupes terroristes.
Or, Iyad Ag Ghaly, en plus de diriger le groupe terroriste Ançar Eddine, entretient de somptueuses et fructueuses relations avec Aqmi et Al-Mourabitoune. Les trois groupes terroristes ont en commun de revendiquer plusieurs attaques visant l’armée malienne ou les forces françaises et onusiennes.
Le cas nigérien
Dans le débat sur l’implication ou non d’Iyad Ag Ghaly et d’Hamadou Kouffa (deux leaders terroristes) les positions divergent et les plus indécis sont les groupes armés, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). La CMA, composée d’anciens alliés d’Iyad Ag Ghaly dont sa branche HCUA, garde un silence de mort sur la piste Iyad.
Interrogés à plusieurs occasions sur le cas Iyad, aucun des groupes de la CMA n’a jamais commenté ses relations. Une ambigüité qui trouve sa justification sur le terrain. Ils sont de plus en plus nombreux à croire que la CMA ne pèse pas sans l’appui des hommes du démoniaque Iyad Ag Ghaly.
Peut-on assister à la solution nigérienne où les autorités ont accepté de prendre en compte les anciens éléments de Boko-Haram ? C’est un défi de plus qui se pose au processus de paix surtout que récemment, des élus de la région de Mopti ont pu convaincre des ex-combattants de Kouffa à abandonner les actions terroristes.