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Nouvelles de nos expatriés : Yves Bissouma, la perle de l’Académie JMG
Publié le samedi 25 fevrier 2017  |  Le Reflet
Eliminatoires
© aBamako.com par FS
Eliminatoires de la Coupe Monde 2018: Le Mali tenu en échec par le Gabon
Dans le cadre de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, les aigles du Mali ont été tenus en échec par le Gabon 0-0 à Bamako, le 12 Novembre 2016. Photo: Yves Bissouma
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Dans la grisaille d’une décevante participation à la Can “Gabon-2016”, il a été l’une des rares satisfactions maliennes. Et depuis son retour de cette compétition, il ne cesse de surprendre avec son club, le LOSC Lille (14e de la Ligue 1 française). Considéré par la presse sportive française comme la “nouvelle perle lilloise”, Bissouma Ygboka William Yves Firmin (20 ans, n°33), est incontestablement l’une des valeurs montantes du football malien. Repéré à la Can U23 au Sénégal, l’ancien joueur de l’Académie Jean-Marc Guillou (JMG) de Bamako a rejoint Les Dogues avec qui il a signé un contrat de 3 ans.

“Enfant, je n’étais pas le meilleur. J’ai vite compris qu’on ne naît pas avec des qualités, qu’il faut travailler. Alors j’ai préféré être plus courageux que talentueux”, confie Bissouma Ygboka William Yves Firmin au site du LOSC Lille. Né le 30 août 1996 à Issia (Côte d’Ivoire), il s’est vite fixé comme objectif de réussir comme son idole, Didier Zokora alias Maestro. Ce qui l’amène à intégrer plusieurs clubs de son quartier de Yopougon-Sicogi (Abidjan) où il a grandi.

Son chemin le mène finalement au Majestic SC, un centre de formation partenaire de l’Académie Jean-Marc Guillou de Bamako. Et c’est à l’issue d’un tournoi de détection qu’il rejoint cette prestigieuse académie à 13 ans. “J’ai intégré la deuxième promotion, juste après celle d’Adama Traoré qui était d’ailleurs le meilleur de tous. Il m’a beaucoup inspiré”, se rappelle-t-il.

Ses camarades étaient toujours séduits par sa débauche d’énergie, sa volonté de se surpasser pour figurer parmi les meilleurs. Ainsi, après 5 ans d’une rigoureuse formation, il porte les couleurs de l’AS Réal de Bamako, l’un des meilleurs clubs de D1 malienne dont il devient vite l’une des pièces maîtresses de l’entrejeu.

Sélectionné avec les U23 du Mali pour la Can au Sénégal, le tout jeune milieu de terrain a montré sa grande maîtrise de ballon et son aisance technique. Mais, ce n’est qu’au Rwanda que Bissouma Ygboka William Yves Firmin va exploser. Notamment ce jeudi 4 février 2016, en demi-finale du Championnat d’Afrique des nations (Chan) “Rwanda-2016”, une compétition réservée aux joueurs évoluant sur le continent.

Il offre aux Aigles locaux opposés aux Eléphants de sa Côte d’Ivoire natale, la qualification en finale à la 89e minute. Le Mali a été battu en finale par la RD Congo (0-3), mais personne n’a oublié ce but d’Yves Bissouma qui permettait aux Maliens de prendre une revanche sur des Ivoiriens longtemps classés comme leur “bête noire”.

D’ailleurs mauvais perdants, les Ivoiriens sont scandalisés d’avoir été éliminés par un but assassin de l’un des leurs. “Le foot n’a pas de nationalité, c’est un jeu, un plaisir”, a alors réagi Y Bissouma. Et d’ajouter, “bien sûr que c’était un sentiment étrange de marquer contre mon pays d’origine. Mais, j’ai beau être né en Côte d’Ivoire, j’ai passé toute ma jeunesse au Mali. C’est là-bas que j’ai appris à mieux jouer au foot”.

Au Sénégal, il avait tapé dans l’œil de plusieurs chasseurs de jeunes talents. Mais, c’est au nord de la France, précisément à Lille, qu’il va signer. Yves découvre la France un 22 mars 2016. La perle de l’Académie Jean-Marc Guillou intègre immédiatement l’équipe réserve lilloise alors en CFA 2.

“Ce moment-là, je l’ai espéré toute ma vie. Mais à partir du moment où il devient réalité, le rêve disparaît, il se transforme en objectif”, analyse-t-il aujourd’hui avec un étonnant recul. Il ajoute sur le site de son club, “quand je suis arrivé, j’étais très impressionné par la mentalité des gens, leur politesse, mais aussi par les paysages magnifiques de la France. J’étais un peu perdu, je ne savais pas comment me comporter. Heureusement, je me suis vite fait des amis comme Lebo (Mothiba), Didier (Lamkel Ze) qui nous ont beaucoup aidés à nous intégrer, Rominigue (Kouamé) et moi”.

Dans le grand bain sans aucun stress

Six mois après la signature de son contrat, il est lancé dans le grand bain de la Ligue 1 par Frédéric Antonetti, coach à l’époque. Pour les observateurs, c’est surtout le 20 septembre 2016 que le Stade Pierre Mauroy de Lille a réellement fait connaissance avec le n°23 des Dogues.

“Au début du match, j’étais focalisé sur les tribunes, je trouvais les supporters magnifiques. C’était la première fois que je me sentais disputer un vrai match de football comme on les voit à la télé”, se rappelle l’enfant prodige d’Issia.

“Je n’ai pas ressenti de stress. Je me suis dit que si le coach m’avait titularisé, c’est qu’il avait confiance en moi, qu’il me pense capable de remplir ma fonction. Je n’avais donc qu’à respecter ses consignes, m’organiser et tout se passerait bien. Maintenant, je n’ai plus le droit à l’erreur. J’ai commencé un truc et je dois à tout prix le terminer. Ma carrière est lancée”, avait-il déclaré à la presse après la rencontre.

Le jeune milieu relayeur a reçu sa première sélection avec les Aigles fanion du Mali le 18 octobre 2015, contre la Mauritanie, battue 2-1. Le 4 février 2016, il inscrit son premier but en sélection lors des demi-finales du Chan “Rwanda-2016” contre la Côte d’Ivoire, battue 1-0.

En janvier 2017, Alain Giresse le retient dans sa liste des 23 joueurs sélectionnés pour participer à la 31e phase finale de la Can “Gabon-2017” où le Mali échoue en phase de poules en terminant 3e du groupe D basé à Port Gentil. Et Yves Bissouma est le seul réalisateur malien dans cette Can gabonaise grâce à un but d’anthologie marqué contre l’Ouganda (1-1) dans la patinoire d’Oyem.

Par rapport à sa carrière, la pépite est consciente que “tout est allé très vite”. Mais, sa réussite ne doit rien au hasard. “Quelque part, j’ai travaillé pour ça toute ma vie, je l’ai mérité. Après, je dois encore énormément progresser. Je viens d’une famille très pauvre. J’y pense constamment. C’est elle qui me donne la force d’atteindre mes objectifs”, rappelle-t-il avec une maturité mentale déconcertante qui est sans doute un grand atout dans sa volonté de réussir une brillante carrière sportive.

Une carrière que nous lui souhaitons la plus belle et longue possible.

Alphaly
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