La future équipe gouvernementale devra être composée d’hommes et de femmes capables de porter plus haut la vision politique du président IBK et ainsi changer la mauvaise perception qu’ont certains Maliens de l’action gouvernementale.
L’équipe Modibo Kéita et celles qui l’ont précédé n’ont pas démérité. Mais l’action gouvernementale, à l’heure actuelle, a besoin d’un souffle nouveau enfin de redonner plus de confiance et d’espoir à quelques mois de l’élection présidentielle.
L’équipe Modibo Kéita et celles qui l’ont précédé, avaient pour mission de poser les bases du redressement de la nation. Dans ce contexte poste crise, la tâche n’était pas facile car tous les secteurs du pays ont été touchés par la crise qui a commencé en 2012 par les attaques rebelles au nord du pays suivies du coup d’Etat qui a renversé le pouvoir du président démocratiquement élu.
Cette crise a mis à genou non seulement l’économie nationale, mais aussi paralysé le pays qui se devait de chercher les voies et moyens de se relever. Les élections de 2013, porteuses de cet espoir, ont vu l’élection à la tête du pays d’un homme dont le passé en tant que chef de gouvernement a permis à de nombreux électeurs de croire qu’il était l’homme de la situation. Il bénéficia non seulement du soutien de la classe politique tout bord confondu mais aussi des couches sociales avec à leur tête la jeunesse touchée dans son orgueil par ce qui s’était passé avec l’armée nationale au nord du pays.
Pour la majorité des Maliens, il fallait rétablir l’honneur et la dignité des Maliens. « IBK » incarne cet espoir. Mais, au fil du temps, cet espoir s’est effrité par la réalité des choses. Le président élu, n’ayant pas suffisamment les moyens requis pour sa politique (une armée désarmée moralement et matériellement ; une économie à reconstruire etc.) doit composer avec une communauté internationale qui a son propre agenda et sa propre vision politique. Dans ce schéma, le problème du nord, principale préoccupation des Maliens, prend plus de temps à être résolu. Mais pouvait-il en être autrement ?
Les gouvernements qui se sont succédés et dont le rôle était de relancer la diplomatie, l’économie et de s’occuper du processus de réconciliation, n’ont pas bénéficié d’assez d’indulgence de la part de certaines populations pour qui le « redressement » tarde à se manifester et qu’il faille changer d’approche. Cette tendance est soutenue par l’opposition dont les campagnes mettent presque sous éteignoirs les réalisations opérées par le pouvoir en place.
Aujourd’hui, après quatre ans de gestion et à quelques encablures des prochaines élections présidentielles, le président IBK est à la recherche d’un nouveau souffle. Quelle équipe gouvernementale pour aller aux élections ? C’est la principale question et en même temps l’équation qu’il doit résoudre en gardant en ligne de mire les élections présidentielles.
Si le président élu s’est jusque-là gardé de nommé comme chef de gouvernement un membre de son parti (RPM), il devient de plus en plus difficile de faire autrement. « On n’est jamais mieux servi que par les siens » dit l’adage et le président IBK le sait mieux que quiconque lui qui a été porté à la tête de la primature par le président Alpha Oumar Konaré après plusieurs tergiversations par ce dernier. En effet, le président Alpha, avait dû se résoudre à nommer un chef d’exécutif issu de son parti l’ADEMA après avoir échoué dans le schéma de « premier ministre extérieur du parti ». Le président IBK va-t-il se résoudre, lui-aussi, à faire de même ?
En tout cas, cette approche devient, de plus en plus, probable si on juge les résultats actuels de l’exécutif qui semble à ses limites et a besoin de sang neuf.