Au vu de ce qui se passe quotidiennement dans notre pays, on est en droit de se poser les questions, à savoir, si les autorités maliennes connaissent les réalités du pays ? Ou au contraire, connaissent-ils ces réalités et ferment les yeux dessus ?
Les trois régions du nord du pays, considérées comme “zone difficile” sur le plan climatique et avec la “vie chère” sont devenues pour la plupart des responsables des services de l’Etat une arme pour favoriser les agents de leur champ visuel d’une part et d’autre part faire souffrir, voire pousser à la démission ou au licenciement les agents indésirables ou les “sans soutien valable”.
Le monde entier est unanime que le Mali a été victime sur tous les plans, des comportements laxistes de ses différents dirigeants au plus haut niveau de l’Etat depuis plus de deux décennies, occasionnant ainsi toute sorte de pratiques dans le pays: népotisme, favoritisme, traitrise, vol à ciel ouvert, corruption organisée, injustice sans état d’âme, impunité totale, etc. …
Je ne suis contre personne, mais je dis tout simplement ce que je constate quotidiennement autour de moi pour raison de parenté, d’affinité, de solidarité ou je ne sais quoi encore.
L’abus de l’usage du pouvoir discrétionnaire et la vision managériale de certains responsables font que beaucoup de services ressemblent simplement soit à des entreprises personnelles soit à des G.I.E. Ainsi, certains agents sont affectés au Nord uniquement par arrangement de leur responsable pour un temps bien défini soit pour accomplir une mission spéciale soit pour utiliser à d’autres fins les montants et d’autres avantages accordés par l’Etat pour le fonctionnement courant des services. Certains de ces agents regagnent leur poste au Nord seulement le temps de constituer les fameuses pièces justificatives du fonctionnement courant et retourner sur leurs pas sans être inquiétés, à quelque niveau que ce soit.
Outre ces vols planifiés dans les services, il y a aussi certains agents qui, forts de leur soutien, refusent de servir au Nord et ne sont nullement inquiétés par personne. De nouvelles décisions en bonne et due forme apparaissent pour les maintenir soit à leur poste initial soit pour les réaffecter ailleurs au Sud. D’autres, à leur place, seraient purement et simplement licenciés pour avoir refusé de regagner leur poste d’affectation au Nord. Le ridicule ne tue plus au Mali !
Ceux-ci et celles-ci, considérés comme des agents de l’Etat indésirables et des sans soutien valable, quelles que soient les raisons qu’ils avancent, sont sommés sans calcul et sans état d’âme par les mêmes responsables, de servir au Nord pour un temps indéfini ou à défaut de démissionner du service. Tous les moyens sont bons pour protéger les “PROTEGE(E)S”. Ces pauvres, sans soutien, sont obligés de prendre leur mal en patience, attendant le verdict du Temps, le seul juge qui ne se trompe, ni se presse.
La majorité des responsables, à l’échelle nationale, sont au courant et même complices pour la plupart des cas de ces sales et honteuses pratiques dans les services de l’Etat.
Gérer, c’est être responsable, honnête, capable de réfléchir sur les tenants et les aboutissants des actes qu’on pose à court, moyen et long terme.
Malheureusement, de nos jours, au Mali, la loyauté, l’honnêteté intellectuelle, la probité morale, l’intégrité, l’éthique et la déontologie professionnelle ne sont plus des critères déterminants pour nommer une personne à un poste de responsabilité, mais plutôt la traitrise, le mensonge, le népotisme, l’art de la diversion, la fausseté avérée, etc…
Monsieur I.B.K., où va le bateau Mali ? Que Dieu guide votre esprit, vos pas dans le bon sens et préserve le Mali. Amen. A suivre.