ÉconomieSidi Nour, styliste et promoteur du CFP-CCISN : “La subvention destinée aux centres de formation professionnelle n’est pas attribuée aux méritants”
Issu d’une grande famille de commerçant de Tombouctou, Sidi Nour est aujourd’hui un grand styliste très connu dans le milieu de la mode au Mali et promoteur d’un centre de formation professionnelle de coupe-couture (Cfpr-Ccisn) qui contribue à l’insertion professionnelle des jeunes. Nous avons revisité son parcours et il nous parle de ses ambitions pour son secteur d’activités.
Parti de rien, Sidi Nour est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs stylistes de sa génération au Mali, à travers ses œuvres qu’il a même exposées dans plusieurs foires expositions sous régionales et internationales.
Après avoir passé des années dans le métier de peintre à Tombouctou, il embrasse en 1988 le métier de couturier à Mopti, à travers son ami, Abdel Kader, lui-même tailleur. Intelligent et attentif, il apprend vite le métier de la couture, avant de venir se perfectionner encore à Bamako, chez Mamoutou Konaté, un grand styliste de l’époque à Badialan.
En 1994, il crée son propre atelier de couture dénommé “Ambassadeur de la mode africaine” à Bamako, où il faisait toutes sortes d’habits traditionnels que les occidentaux aimaient beaucoup en ce temps-là. Selon lui, depuis cette époque, il avait l’idée de créer un centre de formation de coupe et couture où les jeunes pourront apprendre le métier en groupe. Assoiffé de renforcer sa capacité dans le domaine, Sidi est parti en Coté d’ivoire dans les années 2000 pour y passer 4 ans auprès des grands stylistes ivoiriens pour apprendre à faire des chemises. De retour à Bamako en 2004, il a continué d’exercer son métier et au fil des années, il est devenu un grand styliste sollicité par des artistes et des hommes politiques.
En parlant de ses ambitions, disons que Sidi Nour voit grand pour le secteur. Il est même promoteur d’un centre de formation de coupe-couture et insertion où il a formé et continue de former des nombreux jeunes garçons et filles.
Selon lui, les promoteurs des centres qui ambitionnent de former les jeunes et de lutter contre le chômage au Mali sont confrontés à des difficultés comme l’accès à la subvention de l’Etat. “Les centres de formation de coupe-couture ont besoin de subvention pour mener à bien leur mission, mais la subvention destinée à ces centres de formation professionnelle n’est pas attribuée aux méritants”, a-t-il conclu.