Le retour au Mali de Soumaïla Cissé, parrain de l’URD, est, sans doute, beaucoup attendu tant du côté des membres de sa famille politique que du côté de certains observateurs de la scène politique au Mali. L’ancien président de la commission de l’UEMOA avait été évacué d’urgence à l’extérieur à la suite de blessures subies après une agression à son domicile. Nous étions dans la mouvance du coup d’Etat du 22 mars 2012. Depuis, le parrain de la deuxième force politique au Mali (URD) vit à l’étranger et observe de loin l’évolution de la situation politique au Mali. Son retour annoncé a, sans doute, quelque chose à voir avec la date annoncée des prochaines élections présidentielles au Mali. Son entourage affirme qu’il sera candidat.
Certes, technocrate, il est bien connu du milieu politique pour avoir assumé des hautes fonctions de l’Etat sous le règne de l’Adema dont il a été, on se rappelle, le candidat aux présidentielles de 2002. Il pourrait se révéler une menace pour l’Adema aux élections présidentielles de 2013, de l’avis de certains observateurs.
Au sein de la classe politique, il y a beaucoup de partis qui développent de la sympathie envers le parrain de l’URD. Dans ce cas, n’est-il pas possible que Soumaïla Cissé, en tant que candidat aux élections présidentielles, parvienne à entraîner avec lui plusieurs micro- partis ? Ces probabilités sont grandes au moment où l’Adema est présenté comme la bête à abattre. Il est vrai que les rapports de forces sur l’échiquier politique national sont en pleine mutation, mais, ce qui est sûr, Soumaïla Cissé, s’il était candidat de la deuxième force politique qu’est l’URD, donnera du file à tordre au parti de l’Abeille. L’Adema comme l’URD a aspiré plusieurs partis politiques, ces dernières années. C’est ce qui a conforté leur position dans l’arène politique. Il va de soi que ces deux partis politiques, compte tenu des ambitions qu’ils nourrissent, chacun, vont essayer de faire adhérer à leur projet politique, le maximum de « sympathisants ».
L’enjeu des élections présidentielles de 2013 est très grand. En cette circonstance, ils ont la lourde tâche de développer des stratégies qui leur permettront de redorer leur blason auprès de leurs détracteurs. Au-delà même des moyens financiers que les animateurs des deux partis politiques seraient amenés à débloquer, ils auront besoin de se doter de stratégies de mobilisation adéquates pour convaincre le maximum d’électeurs. Cela est d’autant important et nécessaire pour les présidentielles de 2013 que la marge de manœuvre de la corruption politique et de la fraude électorale, sera réduire. Tout est mis en œuvre pour que les compétitions de 2013 se déroulent avec le minimum d’irrégularités.
