Depuis quelques jours, des émissaires du président du Comité militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité, sillonnent les régions militaires pour informer, dit-on, la base, des missions de cette nouvelle structure militaire rattachée à la présidence. Au même moment, leurs frères d’armes se battent dans des conditions difficiles pour dégager l’occupant. Même, au prix de leur vie.
Au moment où des étrangers (africains et européens) se battent et meurent pour la cause de la nation malienne, notre Comité militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité, se ballade à l’intérieur du pays pour des missions dites d’information et de sensibilisation. La question que l’on est tenté de poser, est la suivante : est-il opportun d’envoyer des émissaires dans les garnisons pour une campagne d’information sur les missions du Comité militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité alors que le pays est en guerre contre des islamistes, terroristes et autres trafiquants ? L’on est tenté de dire « non ! ».
En renversant le régime du président Amadou Toumani Touré, les putschistes avaient dénoncé le manque d’armement pour aller libérer le nord. Cette explication avait convaincu pas mal de personnes. Aujourd’hui, beaucoup se rendent compte qu’ils ont été bernés. Si la libération du pays a été depuis longtemps l’objectif des putschistes, pourquoi, aujourd’hui, ne s’engagent-ils pas au nord pour libérer le pays au lieu de se balader de garnison en garnison ? Le chef de l’ex-junte qui va vite en besogne, chercherait-il à se donner du travail ? Pourtant, ce n’est pas en période de guerre que l’on doit réformer une armée qui a besoin de concentration pour ne pas se faire surprendre par l’ennemi.
Cette sortie des émissaires du comité en direction des garnisons, est pour nous, une distraction. En effet, le moment n’est pas propice pour parler du contenu de la réforme à des soldats mal équipés et mal nourris. Il urge que le chef suprême des armées rappelle à l’ordre le président du CMSR qui confond vitesse et précipitation. La préoccupation du moment doit être la libération du territoire occupé par les djihadistes, les terroristes et narco trafiquants. La priorité des priorités doit être la bataille contre ces occupants.
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