La traditionnelle présentation de vœux à la presse du Congrès national d’initiatives démocratiques (Cnid Faso Yiriwa Ton) s’est tenue le vendredi 24 février à la Maison de la presse. L’occasion pour le président du parti, Me MountagaTall, de déplorer la chute de son parti aux dernières élections communales.
Le Président MountagaTall a respecté la tradition établie entre son parti et la presse depuis 15 ans. Ainsi, à la faveur d’une conférence de presse, Me Tall, non moins ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a affirmé que son parti a chuté lors des dernières élections communales en ce sens que de 400, il se retrouve avec 300 conseillers, soit le 1/3 de ses conseillers. Justifiant ce recul, l’avocat a soutenu que cela n’est pas l’apanage du Cnid, mais que presque tous les partis ont connu le même sort. Ce recul politique, à en croire Me Tall, s’explique par l’effritement de la classe politique qui fragilise les partis et l’achat de conscience face à la sincérité du vote.
Pour lui, ils ne sont certes pas contents, maintenant il s’agit de tirer les enseignements et toutes les conséquences de ce recul pour les futures échéances électorales.
La situation sécuritaire et la liberté de la presse
Parlant du recul du Mali en matière de liberté de la presse, l’orateur a indiqué selon Reporter sans frontière, dont le rapport semble faire autorité, la liberté de la presse aurait reculé au Mali en 2016. Il a soutenu que si RSF fait autorité, elle ne fait pas dictature et ses rapports peuvent, doivent être analysés. Mais pour cette année, le rapport soutient que ‘’les médias, autrefois relativement libres, sont soumis à des pressions officielles depuis la crise de 2013, notamment lorsqu’ils souhaitent aborder les questions de sécurité. Lors de la prise d’otage au Radisson blu en 2015, l’Ortm a choisi de diffuser des séries télévisées. Donc, le Président estime que ce serait la situation sécuritaire et non le fait du prince qui expliquerait le classement du Mali. Alors dont acte !
En termes d’avancée dans le domaine de la communication, il a cité le logement de l’aide à la presse au ministère de tutelle, la création et le fonctionnement de la Haute autorité de la communication (HAC), la nomination du Directeur de l’école supérieure de journalisme, l’adoption par le gouvernement de la loi sur la dépénalisation des délits de presse. Selon le ministre, toutes ces actions contredisent la place octroyée au Mali. Il conclut ce chapitre en réitérant son engagement et sa totale dédicace à une presse libre, formée, soutenue, responsable et respectueuse de l’honneur et la dignité des autres.
La situation sécuritaire au centre du pays
Le président MountagaTall, natif de la région de Ségou (centre du Mali), explique que le centre du pays est aujourd’hui visé. Non seulement par ceux qui sont traqués au nord et qui y cherchent refuge, mais aussi les difficultés récurrentes entre éleveurs et agriculteurs. Il a indiqué qu’il s’agit juste d’affrontements liés à la gestion des champs et des pâturages qui sont sans doute une réalité dans tout le Sahel et ailleurs en Afrique. Ramener ces affrontements au centre à un conflit ethnique procède d’une vision réductrice et dangereuse.
La mise en œuvre de l’accord
Abordant la question de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le président du parti du soleil levant a soutenu que l’accord a été signé parce que notre pays connaissait des difficultés. Et que nul n’a pensé ou dit que sa mise en œuvre serait une partie de plaisir. Il est de la responsabilité de tout un chacun d’œuvrer à sa mise en œuvre.
La conférence d’entente nationale
MountagaTall, parlant de la conférence d’entente nationale, a affirmé ne pas comprendre les réserves de l’opposition par rapport au sujet. Selon lui, il n’y a pas lieu d’aller à des concertations nationales comme le réclame l’opposition. Cette option n’est envisageable que lorsque l’ordre constitutionnel est rompu par une quelconque raison. Et ce n’est pas le cas du Mali actuel où il ne s’agit nullement de remettre en cause les institutions de la République dont la légitimité n’est contestée par personne, dit-il, avant d’appeler tout le monde à se mobiliser pour sa réussite.
La présidentielle de 2018
Le premier responsable du parti Cnid se veut très prudent sur la question. Selon lui, cette décision, depuis la création du parti, revient au congrès. Et toute personne qui va à l’encontre de la décision du Congrès serait seule, a dit le politicien.
Partant, il conclut que les difficultés du pays sont réelles. Mais les progrès sont tout aussi réels.